- Tederic Merger

en graphie alibertine :
Cauboa

Variante(s) graphique(s) :

Cauboue



 

Grans de sau

  • Ce nom est mystérieux, et les pistes sont multiples.
    J’ai pensé d’abord qu’il manquait l’accent aigu pour faire "Cauboué". Cette dernière forme a quelques toponymes IGN.
    Mais je me demande si ce n’est pas le contraire : que l’accent aigu ait été rajouté tardivement (et fautivement).
    Il faut d’abord éliminer, je pense, l’explication d’Élie Ducasse "cau bohar" : elle appartient à mon avis à la famille des fausses étymologies "folkloriques". Si (ce qui est très peu probable), le nom venait de "cau bohar", il aurait été graphié depuis longtemps "Cauboua" ou "Caubouha" ou "Caoubouha"... et jamais le "a" final ne se serait transformé en "e". Il y a dans l’explication de Ducasse une confusion avec la graphie alibertine "Cauboa" ; celle-ci ne met pas l’accent tonique sur le "a" final.
    Y a-t-il d’ailleurs des attestations d’une graphie "Cauboa" dans des textes anciens écrits en oc ?

    Je privilégierais la piste de la racine caub- (on trouve d’ailleurs le "Cauboue" de La Réunion (47) non loin de Caubun). C’est la piste "gentilice Calvus" donnée par C.. Ou alors des formations à partir de l’adjectif gascon "caup/cauba" (chauve) qui a la même racine que "Calvus", je pense.

    On pourrait aussi envisager, à la rigueur, la piste "cau bo(n)a" qui répondrait à "cau mala". "Caumale" existe bien, mais je ne trouve guère de "Caubonne"... ces derniers seraient-ils tous devenus "Cauboue" (ce qui serait un peu trop hyper-gascon pour être vrai !

  • ’cau, cave, cabe’ sont tous des dérivés du latin cavus/a au sens de "ravin, petit vallon".

    cau semble bien pouvoir être féminin, ce que confirme les nombreux "Caumale" de Gascogne. Idem en Aveyron, les lieux-dits "La Cau". Mais on trouve "Le Cau" dans le Lot : bref, c’est fluctuant.

    La théorie la plus probable semble bien être celle d’une cau qui serait bonne, hyper-gasconnisée en Cauboue. Il est certain que l’on aimerait trouver des lieux-dits Caubonne, en Languedoc ou en Gascogne.

    On sait qu’il existe Caubon en Lot-et-Garonne, qui pourrait être une variante masculine.

    On peut dire deux choses en faveur de l’hypothèse Caubonne :

     Les lieux-dits Cauboue semblent concentrés autour de Condom. Il est probable qu’un seul soit purement un toponyme et que les autres Cauboue des environs aient essaimé via une famille portant ce nom.

     Pey de Garros, auteur gascon de Lectoure du 16ème siècle, ne connait que les finales hyper-gasconnes avec chute du n intervocalique. Par exemple, la "Pastourade gascoue".

    De nombreux traits hyper-gascons ont disparu ces derniers siècles.

  • Dans le Palay on trouve "càubo" (B.-L.) ; sf. petite infractuosité dans un rocher.
    On trouve aussi "càube,-bî" ; adj. chauve.Dim. "caubet". N. de p. et de boeuf : Chauvet, Chauvin, Calvin. Superd., Caubinet,-not. EN Lu., cave

  • Je ne sais comment associer calvus, chauve et cau, qui chez nous est une combe, - la "cau bouhar" est amusante ! Pensons à une multitude de lieux-dits caube, y compris le village de Sarrecave, contradictoirement Serre creuse, à moins que ce ne soit une serre chauve, dénudée...


Un gran de sau ?

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