Attention aux désignations faciles de "coupables" ! lafitte.yan [Forum Yahoo GVasconha-doman 2008-06-30 n° 8933]

- Jean Lafitte

Bonjour à tous,

Dans l'unique message de l'envoi dit "groupé" n° 1868 de ce lundi 30
juin, M. T. Merger réagit à un message de M. V. Poudampa sur le vote du
Sénat du 18 juin.

Je n'ai rien à dire de la plupart de ses propos, encore qu'ils reflètent
souvent un point de vue largement soutenu par les partis autonomistes ou
séparatistes et par leurs compagnons de route.

Mais je relève quelques passages :

1 - « Le désintérêt des populations locales dont tu parles, Vincent, est
le résultat d'une politique séculaire de l'Etat français pour les
convaincre que leur langue et leur culture ne valent rien. »

Certes, mais qui est l'« État français  », sinon l’émanation de la
population française dans son ensemble, avec sa bonne part d’élites « 
occitanes  », « gasconnes  », « béarnaises  » etc. ?

Et qu’ont fait les intellectuels bourgeois qui ont fondé l’occitanisme
(le pharmacien Alibert, dont je n’ai jamais entendu dire qu’il ait parlé
languedocien avec ses clients de Montréal de l’Aude ; le médecin gascon
Girard ; l’industriel gascon Manciet etc...), sinon écarté les locuteurs
naturels en leur disant qu’ils étaient des illettrés et parlaient une
langue abâtardie ?

2 - Un peu plus loin, M. Merger condescend à transcrire "ajòus" de la
graphie occitane en graphie moderne, et l’écrit « ayoous  ». À moins
qu’il ignore la graphie moderne et ses règles posées en 1900-1905, ce
qu’il écrit est une caricature désobligeante de cette graphie moderne :

« Mais probablement pas, pour ce qui nous concerne, dans le gascon de
nos "ajòus" (ayoous/aïeux)  »

Palay écrit « ajòu  » et curieusement « aiòu  » (les règles admettent
"ajòu" et "ayòu", selon les parlers, mais non "aiòu") ; cependant,
l’étude de l’Atlas linguistique montre que le ’o’ est majoritairement
fermé, contrairement à l’idée que donne la notation par "ò" dans les
deux systèmes. Je recommande donc "ajóu" ou "ayóu" en graphie moderne ;
mais la graphie occitane ne permet pas de noter cette nuance.


3° Répondant à cette phrase de M. Poudampa, « La Constitution est
l’organisation de la France, France pour laquelle nos ancêtres ont
sacrifié leurs cultures (ont-ils eu tort ?).  », M. Merger répond sans
hésitation :

« Oui, ils ont eu tort, mais ils n’ont guère eu le choix, en plusieurs
siècles de monarchie absolue, continuée par la République jacobine.  »

Il oublie seulement que c’est par un vote "démocratique" pour l’époque
que les Béarnais ont renoncé à leurs Fors, considérés comme avantageant
les nobles plus que les bourgeois, et décidé de leur adhésion à la
nation française. Sinon, le Béarn aurait peut-être fait un gros Monaco…

En tout cas, c’est toujours très facile de refaire l’Histoire au
comptoir du Café du Commerce....

4 M. Merger conclut : « Il nous faut poser des objectifs plus réalistes,
plus populaires [qu’une région "Gascogne"]. Ce sera un peu l’objet d’un
courrier que je suis en train de concocter sur une proposition d’Agence
gasconne co-dirigée par les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine !-)  »

Pourquoi pas ? Mais M. Merger n’étant à ma connaissance l’élu d’aucune
collectivité territoriale, je me demande s’il est le mieux placé pour ce
genre de proposition, qui doit être « réaliste  » par définition.

Qui vivra « verrat  » comme disait la truie.

Hèt beroy,

J.L.

Grans de sau

  • Adishatz !

    Voici donc mon courrier sur "une proposition d'Agence gasconne
    co-dirigée par les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine" sur laquelle le
    Docteur Lafitte a déjà réagi aimablement comme suit :

    > Pourquoi pas ? Mais M. Merger n'étant à ma connaissance l'élu d'aucune
    > collectivité territoriale, je me demande s'il est le mieux placé

    pour ce

    > genre de proposition, qui doit être « réaliste » par définition.

    Eh bien, Docteur, je compte sur vous pour donner du poids et du
    rayonnement à ma proposition, que je tente maintenant de préciser...

    D'abord, "agence gasconne", ça fait un peu technocratique, et il
    faudrait trouver un terme plus gascon, plus attirant, que "agence".
    J'attends vos propositions.
    Mès adara, passem au contengut :

    1) Economie :

    Promotion du label "Gascogne" pour des produits du terroir et le tourisme.
    Il s'agit de profiter de la bonne image de la Gascogne (même au delà
    delà des frontières françaises) comme terre "de bien vivre" (même si
    on vit aussi très bien ailleurs !).
    Donc, faire fonctionner une synergie entre une Gascogne revitalisée
    culturellement (j'y viens après), et ses produits.
    Des appellations "Gascogne", avec derrière des produits de qualité, ça
    aurait plus de gueule que des appellations "Sud-ouest" !

    2) Culture et langue :


     Soutien à l'audiovisuel en gascon ou sur la Gascogne.
    Une télé gasconne sur un canal grand public comme France 3 serait
    l'idéal, mais ne rêvons pas trop : les régions, très restreintes
    présentement dans leurs compétences, n'ont pas le droit, ni de toute
    façon les moyens, de se placer ainsi sur le devant de la scène.

    Mais cette "Agence gasconne" pourrait aider quelques films grand
    public : récits historiques, documentaires, mise en cinéma d'écrivains
    gascons (je pense bien sûr à Camelat !)...
    Il y a aussi à encourager une production audiovisuelle sur le web,
    mais là, le public d'âge mûr sera peu touché. Mais les jeunes, oui, et
    c'est important !

    L'accent gascon en français, au lieu d'être banni, devra être encouragé.
    Cela devra s'appliquer aussi aux annonces dans les services publics
    (ex : transports en commun, pour contrer le syndrome "Simone")...
    Et la prononciation des noms propres gascons, constamment écorchée
    dans les médias, fera l'objet de la plus grande attention.


     Sauvetage, mise en valeur, explication... des noms de lieux gascons
     : c'est une trace majeure de la Gascogne dans notre quotidien.
    Il faudra ici résoudre le gros problème de la graphie : la graphie
    occitane dite "alibertine" n'est pas, présentement, adaptée à une
    lecture correcte par la majorité de la population.


     Soutien aux sports, jeux et loisirs traditionnels, pour en
    renouveler la pratique : quilles, courses landaises, paloumèros
    (palombières), pêche, chanson...


    Bon, c'est déjà pas mal pour un début de programme à soumettre aux élus !

    Il y a des élections régionales dans deux ans, et ce pourrait être
    l'occasion d'un galop d'essai pour interpeler les candidats.
    On peut prévoir qu'ils seront surpris et sceptiques, si d'ici là nous
    n'avons pas réussi à créer une ébauche de dynamique culturelle gasconne.
    La popularisation du "Drapèu de la Dauna" pourrait nous y aider.

    Certains des politiciens régionaux répondront qu'il y a déjà des
    programmes d'actions "occitane" et ne verront pas l'intérêt de mettre
    la Gascogne à part.
    Il faudra leur expliquer que la synergie culture-économie, qui peut
    marcher avec la Gascogne, ne peut guère marcher avec l'Occitanie,
    ensemble beaucoup trop grand et divers.
    De plus, les tenants de chaque région (Midi-Pyrénées et Aquitaine), se
    méfieront de l'irruption d'une Gascogne à l'image forte, alors qu'ils
    tentent à grands frais de construire des identités régionales
    "aquitaine" ou "midi-pyrénéenne".

    Mais ce sera de toute façon un bon exercice pour tester notre "idée
    gasconne".
    Siam hardits !
    Tederic

  • Adixatz a tots

    era proposicion que'm pareish ua bona ideia. Eth tribalh dab duas
    Regions que va her mauaisit lhèu.

    Ua petita reaccion concernant eras palomeras : entà jo que cau
    protegir eras palomas e nons pas eras palomeras (que n'i a pro, sustot
    en pais Basco). Aquesta auseth simbolic que va desapareisher dens
    quauques ans e qu'ei de dòu. (era populacion que non migra pas que's
    portan hèra plan, mes auera que migra en spanha que va s'estancar si
    continuam a massacra-la)

    Ua aute reaccion mes generau : que'm hé dòu tanben que pas arrés non
    escrivé pas en gascon (que n'i a quauques exepcion) !

    Ronan

  • Adishatz & kaixo !

    "gatesquiro" <gatesquiro@...> qu'a escrit :

    > Ua petita reaccion concernant eras palomeras : entà jo que cau
    > protegir eras palomas e nons pas eras palomeras (que n'i a pro, sustot
    > en pais Basco). Aquesta auseth simbolic que va desapareisher dens
    > quauques ans e qu'ei de dòu. (era populacion que non migra pas que's
    > portan hèra plan, mes auera que migra en spanha que va s'estancar si
    > continuam a massacra-la)

    Lo men avis : que cau sauvar e las palomas e las palomèras. Los dus !
    Las palomas pr'amor de la biodiversitat, las palomèras pr'amor deus
    palomaires !

    Pendent sègles, benlèu, qu'am podut caçar las palomas shens eliminar
    l'espécia, e ne seré pas mei possible ?
    Que cau espiar mei precisament perqué l'espécia e seré miaçada adara.
    I a benlèu la responsabilitat de caçaires, e qu'ei lejut causòtas sus
    aquò : per exemple que la caça (shens palomèras, benlèu) e's desvelopa
    dens regions au nòrd de la Gasconha, on n'era pas tradicionau...
    I a pelejas duras, a l'òra d'ara, dens lo monde deus palomaires, mès
    ne soi pas especialista ende ne parlar.
    Benlèu que ne sabes mei que jo...

    Que pareish tanben que l'espécia deus palomaires tradicionaus ei
    miaçada : n'i a pas pro de joens.
    Shens comptar las perturbacions coma las autorotas navèras
    ("l'autoroute Langon-Pau fera disparaître 215 palombières"
    [Sud-Ouest]), l'urbanizacion de las lanas, e tot aquò...

    Siam hardits !
    Tederic


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