Bonjour à tous,
Dans l'unique message de l'envoi dit "groupé" n° 1868 de ce lundi 30
juin, M. T. Merger réagit à un message de M. V. Poudampa sur le vote du
Sénat du 18 juin.
Je n'ai rien à dire de la plupart de ses propos, encore qu'ils reflètent
souvent un point de vue largement soutenu par les partis autonomistes ou
séparatistes et par leurs compagnons de route.
Mais je relève quelques passages :
1 - « Le désintérêt des populations locales dont tu parles, Vincent, est
le résultat d'une politique séculaire de l'Etat français pour les
convaincre que leur langue et leur culture ne valent rien. »
Certes, mais qui est l'« État français  », sinon l’émanation de la
population française dans son ensemble, avec sa bonne part d’élites «
occitanes  », « gasconnes  », « béarnaises  » etc. ?
Et qu’ont fait les intellectuels bourgeois qui ont fondé l’occitanisme
(le pharmacien Alibert, dont je n’ai jamais entendu dire qu’il ait parlé
languedocien avec ses clients de Montréal de l’Aude ; le médecin gascon
Girard ; l’industriel gascon Manciet etc...), sinon écarté les locuteurs
naturels en leur disant qu’ils étaient des illettrés et parlaient une
langue abâtardie ?
2 - Un peu plus loin, M. Merger condescend à transcrire "ajòus" de la
graphie occitane en graphie moderne, et l’écrit « ayoous  ». À moins
qu’il ignore la graphie moderne et ses règles posées en 1900-1905, ce
qu’il écrit est une caricature désobligeante de cette graphie moderne :
« Mais probablement pas, pour ce qui nous concerne, dans le gascon de
nos "ajòus" (ayoous/aïeux) Â »
Palay écrit « ajòu  » et curieusement « aiòu  » (les règles admettent
"ajòu" et "ayòu", selon les parlers, mais non "aiòu") ; cependant,
l’étude de l’Atlas linguistique montre que le ’o’ est majoritairement
fermé, contrairement à l’idée que donne la notation par "ò" dans les
deux systèmes. Je recommande donc "ajóu" ou "ayóu" en graphie moderne ;
mais la graphie occitane ne permet pas de noter cette nuance.
3° Répondant à cette phrase de M. Poudampa, « La Constitution est
l’organisation de la France, France pour laquelle nos ancêtres ont
sacrifié leurs cultures (ont-ils eu tort ?). Â », M. Merger répond sans
hésitation :
« Oui, ils ont eu tort, mais ils n’ont guère eu le choix, en plusieurs
siècles de monarchie absolue, continuée par la République jacobine. Â »
Il oublie seulement que c’est par un vote "démocratique" pour l’époque
que les Béarnais ont renoncé à leurs Fors, considérés comme avantageant
les nobles plus que les bourgeois, et décidé de leur adhésion à la
nation française. Sinon, le Béarn aurait peut-être fait un gros Monaco…
En tout cas, c’est toujours très facile de refaire l’Histoire au
comptoir du Café du Commerce....
4 M. Merger conclut : « Il nous faut poser des objectifs plus réalistes,
plus populaires [qu’une région "Gascogne"]. Ce sera un peu l’objet d’un
courrier que je suis en train de concocter sur une proposition d’Agence
gasconne co-dirigée par les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine !-) Â »
Pourquoi pas ? Mais M. Merger n’étant à ma connaissance l’élu d’aucune
collectivité territoriale, je me demande s’il est le mieux placé pour ce
genre de proposition, qui doit être « réaliste  » par définition.
Qui vivra « verrat  » comme disait la truie.
Hèt beroy,
J.L.
Attention aux désignations faciles de "coupables" ! lafitte.yan [Forum Yahoo GVasconha-doman 2008-06-30 n° 8933]