Graves & Cernès Landes de Gascogne

Saint-Selve

- Tederic Merger


 

Néo-landaise aux Courrèges / Neo-landesa a las Correjas / Neo-landése a las Courréjes

en graphie alibertine :

(las,eras) Correjas
Prononcer "Courréjes", "Courréyos", "Courréjos", "Courréyes"... toujours avec (...)

correja / courroie

Prononcer entre "courrèje" et " courrèjo". Utilisé aussi pour désigner un (...)


Orientée au sud-ouest, pas comme une vraie landaise...
Va faire face au nouvel "Airial des Chanterelles", à Civrac près de l’autoroute, qui provoque ces temps ci une crise politique à Saint Selve !


 

Grans de sau

  • C’est idiot à dire, mais comme nous ne pouvons rien faire contre la rurbanisation, si au moins cette dernière prenait les apparences du néo-landais, ce serait une consolation ...
    Et si elle permettait aussi aux enfants du pays de se loger, et pas aux colons héliotropes de venir vivre leur fantasme méridional, au milieu des pins, loin des services de la métropole.
    La vie pavillonnaire à la campagne tue le couple et la jeunesse.

  • Il y a une quinzaine d’années, la rurbanisation faisait encore dans le néo-landais.
    Nous ne connaissions pas notre bonheur.

    La maison ci-dessus a des coloris très réussis, je trouve. C’est un objet néo-landais sobre et harmonieux.

    A la réflexion, je pense qu’il faudrait parler de "néo-gasconne" plutôt que de "néo-landaise", ce type étant enraciné, comme Vincent.P l’a maintes fois relevé, dans de nombreux pays gascons hors des Landes.

    Je ressens de plus en plus d’intérêt et d’affection pour ces néo-gasconnes tardives (années 80-90), donc presque contemporaines, et déjà passées.
    Il y en a de belles dans cette terre gasque au sud de Bordeaux. Souvent sur des terrains très grands qui rappellent un peu l’esprit "airial".
    C’était d’ailleurs une reconquête (ou une conquête tout court ?), dans la mesure où on n’a dans ces confins des Landes de Bordeaux et des Graves guère d’exemplaires anciens de ce type gascon...

    J’aimerais mieux connaitre ceux qui les ont faites construire.
    J’espère vous présenter d’autres photos prochainement !

  • Les années 80-90 ont été partout en Gascogne des années de renouveau régionaliste en matière d’architecture : c’est aussi en Béarn et dans les Pyrénées l’époque où l’on a cessé de construire de la maison-cube, parfois d’inspiration basco-landaise, au profit des néo-pyrénéennes.
    Je crois savoir qu’à l’origine de ce mouvement il y avait des architectes locaux ET des prescriptions de la DDE.
    Nous payons la décentralisation, à savoir que l’on a confié la compétence d’urbanisme au mauvais échelon (la commune). On paie plus généralement une époque qui dérégule.

    Dans le village de mes parents, je connais une famille aux origines basques qui n’a pas eu le droit dans les années 80 de faire construire une maison basque.
    Dans le lotissement où mes parents ont fait construire, il y avait obligation d’user d’un certain type de tuiles, car rappelant les coloris d’une vieille ferme en tuiles picous (alors même que le village est en zone d’ardoise, c’est le premier exemple de maison à tuile picou en venant de la montagne !).
    Quelques années après, certains propriétaires ont obtenu des dérogations.
    10 ans après, dans les années 2000, le premier mas provençal. 2012, il n’y a plus que ça qui pousse.

    Il faudrait analyser les raisons profondes qui firent que les années 80-90 ont vu comme une réaction poindre. L’occitanisme n’en est pas la cause, il était déjà englué dans son tropisme linguistique.
    Mais c’est vrai que la période était assez propice à un retour aux sources, il suffit de voir dans l’édition le nombre de bouquins de référence sortis dans ces années-là (et pour le coup, l’occitanisme, au moins dans sa version orthézienne, était à la pointe).
    Bref, un contexte, comme les derniers soubresauts de la société paysanne, avant le TGV, l’A64, Maastricht, ...
    La dernière génération de jeunes couples encore sous l’influence des parents aussi.
    La dernière génération pleinement autochtone pareillement.

  • Pour ce qui est de la maison néo-gasconne des années 80-90, elle se distingue par un retour du bois, des coloris moins balnéaires, une moindre originalité des formes, bref comme un retour aux sources austère.
    Ce type de pavillon est très présent en banlieue bordelaise, ainsi que dans les Landes. Moins en Gascogne toulousaine.

    J’ai aussi beaucoup de sympathie pour ces maisons, vers Villenave-d’Ornon, c’est assez chouette, se promener dans les lotissements à la sortie des écoles, l’heure du goûter, le soleil tombant de novembre, ...

  • C’est à confirmer, mais il me semble qu’une partie des néo-gasconnes construites dans les années 80-90 l’ont été par des maçons indépendants, en accord bien sûr avec leur client, mais parfois aussi pour eux-mêmes.
    Dans ces cas là, il n’y avait pas d’architecte patenté.
    Un autre cas est celui des pavillonneurs, qui ont proposé du néo-gascon et en proposent moins aujourd’hui, et les différentes causes exposées par Vincent.P sont sans doute les bonnes.
    Nous sommes dans un contexte général de dissolution de la Gascogne.
    Mais ces maisons néo-gasconnes sont dans le paysage pour longtemps.
    A nous de les photographier, de les étudier (aussi dans leurs faiblesses éventuelles) et de les faire aimer !

    A côté d’une tendance longue à la dégasconnisation, il y a aussi des modes cycliques.
    Les néo-californiennes ou néo-provençales peuvent lasser aussi...
    Et les néo-gasconnes patinées par le temps peuvent éveiller la nostalgie et le rêve, et créer une nouvelle vague...

  • Je crois assez que la mode va et vient, mais là cela dure depuis les années 2000.
    En tout cas, la mode, on peut agir dessus, ça s’appelle l’air du temps, et ce n’est pas endogène : il suffit de développer le matériel identitaire et graphique qui le fera changer dans le sens que nous voulons !
    Là encore, je trouve que l’occitanisme est très en retard sur ces analyses.

  • Ainsi à Barbaste.

    Neogasconne en construction à Barbaste
    (2012)
    Au sud sur le début du plateau landais, vers le Bourdiou naou.


    Elles sont quasi absentes des nouveaux lotissements, et présentes plutôt en construction isolée.
    Une volonté individuelle plus forte peut favoriser l’exigence d’enracinement.

    Ces nouvelles néo-vasconnes donnent l’espoir d’une renaissance future.
    Elles ne sont pas exemptes de défauts. Le calcul de l’orientation de la maison (l’amijornament) continue à manquer, bien souvent.
    Le choix de l’ossature bois serait bienvenu, et n’est pas non plus fait très souvent, alors que se construisent des maisons à ossature bois qui ne sont pas d’aspect vascon (façade sous le pignon, emban...)...

  • C’est clairement l’analyse qu’il faut faire, le lotissement attire prioritairement un certain type d’acquéreurs, du point de vue économique comme sociologique.

    Et puis, ceux qui font construire une maison isolée de la sorte le font souvent sur des terrains familiaux.

    J’ai remarqué que l’on construisait encore néo-vascon, notamment dans le Sud des Landes (influence bayonnaise) et bizarrement en Lomagne (le type maison en bois).

    Là où la situation est la plus grave à mon sens, c’est en piémont pyrénéen, autour des agglos comme Tarbes, Pau ou Lannemezan.


Un gran de sau ?

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