Danèu o Danièl ? Jean LAFITTE [Forum Yahoo GVasconha-doman 2004-12-14 n° 3514]

- Jean Lafitte

Dans l'envoi groupé n° 744, "daniel.sere" <daniel.sere@wanadoo.fr> demande
quelle est la "bonne" forme de son prénom en gascon.

> Qu'èi vist qui datz au men prenom la fòrma "Danèu" qui coneixèi. Totun lo
> praube Miquèu Grosclaude hens lo son "Evangèli de Sent Matèu" que balha
> "Danièl". Non podem díser de qui lo Miquèu e's borrè, qu'èra tròp sapient tad
> aquò. Alavetz d'on gesseix "Danèu" ? Ei ua ipèrcorreccion o un doblet mei
> idiomatic que "Danièl" ? Lo vòste avís esclairat que'm haré gai.

Je ne crois pas qu'il faille mettre M. Grosclaude sur les autels, pas plus
que Mistral, Alibert ou... Lafitte (quand sia en anat).

Mistal ne connait que « Daniè, Danièl (l. g.) » ; dans Garbe de proses,
anthologie réalisée tout en gascon par Camélat en 1933, les deux auteurs
Daniel Lafore et Pierre-Daniel Lafore ont leur nom écrit ainsi, mais en
capitales, ce qui pourrait expliquer l'absence d'accent sur e ; mais il écrit
son propre nom Miquèu Camelat. Rapin, Cantalausa donnent Danièl, -a en
occitan languedocien.
Ce qui laisserait penser que Danèu est une hypercorrection (occitaniste),
comme le suppose D. Seré.

En tout cas, j'ai lu quelque part sous la plume de M. Grosclaude qu'on ne
pouvait décemment gasconiser en -èu le nom de Dieu El. Mais ce n'est pas un
argument linguistique ; et il "transgresse" sa règle pour son prénom qu'il
écrit toujours Miquèu. Au demeurant, les nombreux patronymes Miqueu
attestent du caractère populaire et authentique de Miquèu.

Adixat.

Grans de sau

  • En provençau es Danièl o Danièu (cf Diccionari Provençau - Francés dau
    CREO-Provença : a crompar !
    Amistats

    Miquéu-Enric Poey
    Occitania

    -----Message d'origine-----
    De : Jean LAFITTE [mailto:LAFITTEJann@wanadoo.fr]
    Envoyé : lundi 13 décembre 2004 11:36
    ì : Gasconha Doman
    Objet : [G(V)asconha doman] Danèu o Danièl ?



    Dans l'envoi groupé n° 744, "daniel.sere" <daniel.sere@wanadoo.fr> demande
    quelle est la "bonne" forme de son prénom en gascon.

    > Qu'èi vist qui datz au men prenom la fòrma "Danèu" qui coneixèi. Totun lo
    > praube Miquèu Grosclaude hens lo son "Evangèli de Sent Matèu" que balha
    > "Danièl". Non podem díser de qui lo Miquèu e's borrè, qu'èra tròp sapient
    tad
    > aquò. Alavetz d'on gesseix "Danèu" ? Ei ua ipèrcorreccion o un doblet mei
    > idiomatic que "Danièl" ? Lo vòste avís esclairat que'm haré gai.

    Je ne crois pas qu'il faille mettre M. Grosclaude sur les autels, pas plus
    que Mistral, Alibert ou... Lafitte (quand sia en anat).

    Mistal ne connait que « Daniè, Danièl (l. g.) »; dans Garbe de proses,
    anthologie réalisée tout en gascon par Camélat en 1933, les deux auteurs
    Daniel Lafore et Pierre-Daniel Lafore ont leur nom écrit ainsi, mais en
    capitales, ce qui pourrait expliquer l'absence d'accent sur e; mais il écrit
    son propre nom Miquèu Camelat. Rapin, Cantalausa donnent Danièl, -a en
    occitan languedocien.
    Ce qui laisserait penser que Danèu est une hypercorrection (occitaniste),
    comme le suppose D. Seré.

    En tout cas, j'ai lu quelque part sous la plume de M. Grosclaude qu'on ne
    pouvait décemment gasconiser en -èu le nom de Dieu El. Mais ce n'est pas un
    argument linguistique; et il "transgresse" sa règle pour son prénom qu'il
    écrit toujours Miquèu. Au demeurant, les nombreux patronymes Miqueu
    attestent du caractère populaire et authentique de Miquèu.

    Adixat.














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  • Adishatz !

    Qu'ei seguit un chic lo debat Daniel-Danèu-Danièu, shens ne comprénguer tot.

    Mès totun...
    Il faut être un peu créatif, et gascon en même temps !

    Or, le gascon ne tolère pas la terminaison "el" qu'il transforme en "èu"
    (prononcer "èw") : Macarel -> Macarèu (Macarèw - Macarèou).

    Alors, va pour "Danièu", Miquèu, e tot aquò !
    Aucune révérence vis-à-vis d'un dieu quelconque ne doit borner le génie gascon
    !-)

    Sur http://prenoms.gasconha.com , vous pouvez constater qu'à côté des prénoms
    attestés comme Austen, Bernat, Catalina... il y a des créations : Huc, Lilòia,
    Titoan... Dernièrement, un anonyme a proposé "Lysberoye" ("Lisberòia" en
    normalizat), qu'on peut analyser en "Lys-belle". Ez da polita ?*
    Lysberoye et Danièu seront gascons si nous les adoptons !

    Tederic Merger

    *Arrevirada deu basco au gascon : "N'ei pas polit ?"
  • Adishatz !

    Je viens de trouver dans ma FNAC préférée, un bouquin paru chez Aubéron
    le mois dernier qui s'intitule "Dictionnaire drolatique du parler
    gascon" d'Alain Paraillous.
    Même si son avant-propos commence par "J'ai la douleur de vous faire
    part de la mort de la langue gasconne, celle que nos aïeux appelaient
    naguère "patois". Bien que son agonie ait duré près d'un siècle, j'en
    porte le deuil, et même la blessure", il montre que le gascon a envahi
    le parler local.
    A déconseiller aux coincés et autres "pisse-froid" : > )

    A lèu,
    Christian
  • Adishatz !

    Christian HUMBERT que'ns a dit :

    > Je viens de trouver dans ma FNAC préférée, un bouquin paru chez Aubéron
    > le mois dernier qui s'intitule "Dictionnaire drolatique du parler
    > gascon" d'Alain Paraillous.
    > Même si son avant-propos commence par "J'ai la douleur de vous faire
    > part de la mort de la langue gasconne, celle que nos aïeux appelaient
    > naguère "patois". Bien que son agonie ait duré près d'un siècle, j'en
    > porte le deuil, et même la blessure", il montre que le gascon a envahi
    > le parler local.
    > A déconseiller aux coincés et autres "pisse-froid" : > )

    Que legissi aqueste messatge de Christian quan acabi juste de legir ua "lettre
    ouverte" de Louise Labrousse, d'Agulhon (Aiguillon, la vila on Alain Paraillous
    es professor) a prepaus d'aquèth libe.

    Début de la lettre ouverte :
    "Sur l'avant-propos de votre antidictionnaire.
    A la lecture de votre avant-propos ma voisine a pleuré.
    Ce n'est, certes qu'une vielle paysanne, une de ces "centenaires rescapés".
    Elle a encaissé ce coup bas sans rien dire. Pas moi. Je dis *non*."

    Et plus bas dans la lettre ouverte :
    "Vous invoquez le "Sud-Ouest" plus de cinquante fois. Le "Sud-Ouest", c'est une
    direction. Le "Sud-Ouest" de quoi ? Le "Sud-Ouest" de Paris ? Le "Sud-Ouest"
    des parisiens ? La dizaine de départements détenus par le journal "Sud-Ouest" ?
    La Gascogne lingüistique a des limites bien précises, ce n'est sûrement pas le
    "Sud-Ouest" des Parisiens et de leurs dévoués serviteurs "sudouestitis"."

    De seguir...


    Tederic Merger
    http://www.gasconha.com
    http://gaskoi.gasconha.com
    http://groups.yahoo.com/group/Gasconha-doman
  • Le 16 déc. 04, à 17:48, Tederic Merger a écrit :

    > Que legissi aqueste messatge de Christian quan acabi juste de legir ua
    > "lettre
    > ouverte" de Louise Labrousse, d'Agulhon (Aiguillon, la vila on Alain
    > Paraillous
    > es professor) a prepaus d'aquèth libe.
    >
    > Début de la lettre ouverte :
    > "Sur l'avant-propos de votre antidictionnaire.
    > A la lecture de votre avant-propos ma voisine a pleuré.
    > Ce n'est, certes qu'une vielle paysanne, une de ces "centenaires
    > rescapés".
    > Elle a encaissé ce coup bas sans rien dire. Pas moi. Je dis *non*."

    Encore une brave dame qui ne veut pas voir la réalité en face ! Elle
    dit non, certes ! Mais que fait-elle pour empêcher que l'image
    d'enterrement de la langue gasconne qui ouvre ce bouquin ne devienne
    cette réalité ? Ecrire des lettres ouvertes, fussent-elles bien
    argumentées ne me paraît pas suffisant. Rappeler dans un livre que tout
    le monde peut (et devrait) lire, que notre langue se meurt me paraît
    plus utile. Surtout quand il nous fait découvrir que le gascon a,
    finalement, insidieusement transformé la langue française et que même à
    Paris ils utilisent, sans le savoir ou sans l'avouer, des
    "gasconismes". (définition de l'auteur : un gasconisme c'est aussi une
    "faute de français" : comme la tarte Tatin est née d'une maladresse de
    cuisinière, et le pineau (ou le floc) d'une erreur de manipulation dans
    un chai. Mais il est des maladresses ou des erreurs qui sont
    sublimes.)

    >
    > Et plus bas dans la lettre ouverte :
    > "Vous invoquez le "Sud-Ouest" plus de cinquante fois. Le "Sud-Ouest",
    > c'est une
    > direction. Le "Sud-Ouest" de quoi ? Le "Sud-Ouest" de Paris ? Le
    > "Sud-Ouest"
    > des parisiens ? La dizaine de départements détenus par le journal
    > "Sud-Ouest" ?
    > La Gascogne lingüistique a des limites bien précises, ce n'est
    > sûrement pas le
    > "Sud-Ouest" des Parisiens et de leurs dévoués serviteurs
    > "sudouestitis"."

    C'est drôle cette hargne contre le "Sud-Ouest". J'emploie pour ma part
    régulièrement l'appellation "Le Nord", pour parler de tout ce qui est
    plus haut en latitude qu'une ligne qui irait de Bordeaux à Valence. "Le
    Nord" c'est également une direction. Est-ce le Nord des parisiens ? Non
    car ils sont dedans. Il n'y a pas de journal qui s'appelle simplement
    "Le Nord", donc on ne peut faire ici, comme notre bonne Louise,
    d'amalgame. Quand à vouloir réduire le "parler gascon" tel que le
    définit Alain Paraillous, à la simple Gascogne linguistique (moi je
    l'écris en français sans ü) ce serait faire la même erreur que de
    vouloir réduire la cuisine de Gascogne à ce même territoire. Ce qu'a
    parfaitement compris Christian Coulon quand il a écrit "Qu'est-ce que
    manger Sud-Ouest". Et puis... la Vasconie c'est pas seulement le parler
    gascon (mais là je mets des chaussons très très molletonnés avant de
    marcher)
    >
    > De seguir...

    Que veseram : > )

    Siatz hardits !
    Christian

Un gran de sau ?

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