3 dessertes : TGV, Intercités, TER
– Le TGV Paris-Bordeaux-Toulouse :
Certains TGV s’arrêtent à Agen ou/et Montauban.
Dans notre vision "gasco-centrée", Montauban est excentrée, mais dessert le pays gascon de Lomagne.
– Intercités (Bordeaux-Marseille) :
Il fut un temps où ils faisaient Bordeaux-Nice...
Transversale "sud" ou occitane... une exception dans le système ferroviaire français plutôt en étoile autour de Paris.
Les Intercités peuvent s’arrêter à Agen, Montauban, Marmande... avec une tentative récente de supprimer une fois sur deux l’arrêt soit à Agen soit à Marmande, ces deux gares étant considérées substituables (ce qui est très discutable !).
– TER (divisé en 2 réseaux régionaux - maintenant "Nouvelle Aquitaine" et "Occitanie", qui communiquent en gare d’Agen) :
Il fut un temps où des trains régionaux faisaient Bordeaux-Toulouse.
Par exemple, sur le panneau d’affichage de la gare de Beautiran (près de Bordeaux), apparaissait l’arrêt à Castelnau d’Estrètefonds (près de Toulouse)... Qu’eÿ acabat, tout acò...
La Région Occitanie, bonne princesse, consent cependant à amener ses trains jusqu’à Agen, en territoire adverse, ce qui permet des correspondances d’une région à l’autre... [1]
L’addition de ces trois dessertes donne un bon potentiel à la ligne.
Les voyageurs de métropole régionale à métropole régionale (Bordeaux-Toulouse) n’ont pas intérêt à utiliser le TER.
Mais les autres peuvent combiner les trois dessertes, grâce à des correspondances dans les gares intermédiaires, ou même à Bordeaux ou Toulouse pour ceux qui partent d’une gare proche de l’une ou de l’autre.
J’ai signalé ailleurs la position très avantageuse d’Agen qui, avec sa gare desservie aussi bien par les TGV, les Intercités et les TER des deux régions, a un accès ferroviaire de qualité sur toute la ligne. Enfin, en théorie... [2]
Cabotage gascon :
Wikipédia :
« Le cabotage est l’acheminement de marchandises ou de passagers sur une courte distance. »
« Ce terme désigne initialement une activité de transport marchand dans laquelle les navires, appelés caboteurs, allaient de cap en cap (Caboter) en évitant donc de s’éloigner de la côte. »
Palay : « caboutà v. – Caboter, terme de marine. »
Multidiccionari francés-occitan
Quand des TGV Paris-Toulouse prennent des voyageurs de Bordeaux à Toulouse, ou d’Agen à Toulouse, ils font du cabotage : ce n’est pas le but de la desserte TGV (qui est polarisée sur Paris), mais ça permet de parfaire le remplissage du train, et donc de gagner quelques bribes de rentabilité.
Nos caboteurs "gascons", qui ne vont pas à Paris, y trouvent aussi leur avantage !
Même logique pour l’usage des Intercités :
Les caboteurs gascons peuvent faire Marmande-Agen, Marmande-Toulouse, Marmande-Montauban (moins !), Montauban-Bordeaux...
Quant aux lignes de TER Agen-Bordeaux et Agen-Toulouse, on pourrait les considérer comme des lignes de cabotage par nature.
Le comble du cabotage est de les utiliser pour des sauts entre gares voisines qui ne sont pas tête de ligne, par exemple Tonneins - Aiguillon. Cet usage existe, bien que minoritaire.
Pourquoi mettre l’accent sur le cabotage gascon ?
Parce que la Gascogne - hors de Bordeaux et Toulouse - n’aurait pas des potentiels de voyageurs suffisants pour amortir une voie ferrée comme la Bordeaux-Toulouse.
Les dessertes TGV et Intercités ne sont pas faites pour les petites villes gasconnes, même celles qui sont sur l’anneau gascon !
Mais nous avons la chance de pouvoir y caboter dessus ! En sommes-nous conscients ? Nos élus de petites villes en sont-ils conscients ? Pas sûr... et du coup, ils n’intègrent pas le cabotage ferroviaire dans leur politique de transport...
Bon, le feraient-ils, qu’ils auraient sans doute du mal à peser sur les décideurs ferroviaires...
Une anecdote : la gare fictive de Lot-et-Gar
Pendant plusieurs années, comme usager de la ligne TER Bordeaux-Agen, j’ai entendu la voix enregistrée du TER (et son accent résolument anti-régional) mettre une gare fictive dans la liste des gares desservies :
"ce train desservira (...) Tonneins, Aiguillon, Lot-et-Gar, et Agen son terminus"
J’ai compris que "Lot-et-Gar" figurait sur la liste qui avait été utilisée pour l’enregistrement, mais comme complément à Aiguillon : "Aiguillon Lot-et-Gar" pour distinguer notre Aiguillon d’autres Aiguillon sur le réseau français...
Que l’erreur ait persisté pendant (peut-être) des années montre l’éloignement des usagers par rapport aux lieux de décision et de "fabrication".
Anecdote moins plaisante :
Comme hélas la totalité du réseau ferroviaire "classique" français (lignes non LGV), Bordeaux-Toulouse souffre d’un manque de fiabilité.
Les "incidents" et pannes n’y sont pas rares, et en cas d’incident, la priorité est donnée aux TGV (pour eux, c’est donc "moins pire"), puis aux Intercités.
Il m’est arrivé une fois - pour le trajet Agen-Tonneins - de rester bloqué à Agen dans un TER qui ne partait jamais ; cinq ou six heures d’attente quand même, et quasiment sans information, sans aide ou attention d’aucune sorte.
Les voyageurs en Intercités avaient eu droit au moins à un casse-croûte ou une boisson, m’avait-il semblé...
D’où l’intérêt de caboter sur des lignes "importantes"...