Queyran Landes de Gascogne

Allons


 

Péchicot / Pechicòt

en graphie alibertine :

Poichicòt, Poeichicòt, Peichicòt
Petite colline.

pei, poei, poi, pui / colline, hauteur

Prononcer " puï ". Ce mot, sous ses nombreuses variantes, est une source (...)

petit / petit

Prononcer "pétitt" ou "petitt". chicòi = petit Il y a d’autres mots qui (...)

Peshicòt, Pechicòt
Prononcer "Péchicòtt" ? Peishic ? Peiic ? Peiic ? Pelhic ? Prononcer (...)

pechic, pecic / pincée


[Vincent.P]


 

Grans de sau

  • ça, c’est sur la route qui va vers Lartigue, non ?

  • Oui c’est exact même si je ne peux plus me souvenir si la photo est prise en allant vers Lartigue ou vers Allons.
    Je suppose que je suis garé sur la droite de la route donc ce doit être dans le sens Allons-Lartigue. On n’est pas loin de l’ancienne paroisse de Gouts sur le Ciron. Je pense que la photo de Hourtan date du même jour.

    gasconha.com-loc HOURTAN

    Réponse de Gasconha.com :
    Ce ne peut être que dans le sens Allons vers Lartigue, puisqu’on voit la façade orientée à l’est comme il se doit (en fait plutôt au sud-est). Cette route Allons-Lartigue-Saint Michel de Castelnau-Goualade Lerm et Musset est un régal pour les amoureux de la Gascogne landaise (maisons, parcs à brebis, "l’Auberge gasconne" de Goualade...).
    Les maisons traditionnelles y regardent résolument dans la même direction, indifférentes à la route. Dans le sens Allons vers Lartigue, on voit donc leur façade, puisqu’on vient du sud-est.

  • Oui, tout cela est juste.
    J’y suis donc passé hier matin, en revenant de Nérac.
    C’est une route que j’ai fréquentée longtemps, pendant 4 ans, quand je travaillais à Moissac.
    Je quittais l’autoroute à Damazan et, à Cap-du-Bosc, j’entrai dans les Landes géographiques.
    Je passais soit par Casteljaloux, soit par Houeillès.
    Je me sentais déjà un peu chez moi.
    Dans cette partie du massif, vers Houeillès, Pompiey, Durance, Allons, il y a même des chênes liège.
    Je trouve la lande entre les confins Lot-et-Garonnais et Sore très belle.
    Après, entre Pissos et Biscarrosse, ça me plaît moins.
    J’adore la forêt littorale du Born, du Marensin, mais je trouve qu’il est des endroits moins attrayants.
    Les landes du Médoc, par exemple, me donnent le bourdon.
    Je n’aime pas la côte médoquine.
    J’adore le massif dunaire, entre La Teste et Bias.
    Je trouve que certains endroits de la lande girondine, mais aussi de la lande landaise, sont désespérants, surtout avec les champs de maïs.
    Je pense qu’on devrait rendre la lande à la lande dans pas mal d’endroits.
    Par exemple, je n’aime pas la forêt de production dans la lande biscarrossaise alors que je me régale dans la partie dunaire boisée, dans la Montagne.
    Des pins majestueux, des chênes liège, des arbousiers, des tauzins, des pédonculés, des vergnes dans les zones humides, des fougères géantes, des osmondes royales, de la bruyère, des ajoncs et des genêts, des animaux, des oiseaux.
    Vous remarquerez que la forêt landaise est une forêt sans oiseaux, on n’y entend rien.
    Et puis j’adore les paysages d’entre mer et étangs.
    J’adore ces tucs suffisamment hauts pour qu’on voie les deux, océan à l’ouest et lacs à l’est.
    J’aime ces immenses pare-feux au milieu des colonnades de pins.
    J’aime ces chemins blancs qui plongent soudain au bas d’une dune, sans prévenir.
    Mon père adorait faire peur à ses amis quand il les baladait en 4X4 (je sais, c’est mal) sur les pistes à l’intérieur du CEL. On ne peut plus le faire, ils sont devenus trop chinois.
    Alors, c’était un émerveillement de parcourir ce monde fossilisé.
    Les cabanes de résiniers avec leurs stocks de pots abandonnés à la fin des années 60. Les journaux de l’été 62 ou 65 sur les cheminées dont il ne manquait même pas les chenets.
    La gare du Jaougot, avec les restes du quai, la cheminée de la distillerie, le micro village de résiniers, bûcherons, muletiers, scieurs. Le vrombissement des criquets, les pignes qui explosent, l’odeur des pins, que je ne sens que par grosse chaleur.
    Voilà mon univers gascon.
    Je me sens si loin de l’Occitanie, si loin de la Méditerranée, si loin de Toulouse, de Marseille, de Montpellier, de Carcassonne...
    Les occitanistes peuvent-ils comprendre ça ?
    Et quand j’aperçois Larrun depuis la Plage de Mimizan, depuis le haut d’une dune en plein milieu du CEL (chut ! Je ne l’ai pas fait depuis longtemps), comprennent-ils pourquoi mon coeur bat plus vite ?
    Comprennent-ils que je n’ai rien à faire en Occitanie ?
    Non, ils ne peuvent pas le comprendre, ils sont trop occupés à bâtir leur nation méridionale qui tourne le dos à tout ça. Je ne les pardonnerai jamais.

    Réponse de Gasconha.com :
    Jo qu’ac comprengui !
    Mais la Gascogne n’est pas que landaise. Comment le vois-tu, Halip ?
    [Tederic M.]

  • Les pins sont beaux dans les Petites Landes car ils sont mis en valeur par le maigre relief. Les pins sont magnifiques sur la Pau-Langon vers Roquefort, ils sont vieux, pliés, c’est une vraie forêt.

    A mesure que l’on va vers l’océan et le Nord, le pin se fait coton-tige.
    C’est clair, la Haute Lande est un paysage trop magnifique pour supporter qu’on barre l’horizon. Pourtant, le maïs ne barre rien. Mais il est juste trop vert, la terre y est laide, la géométrie trop impeccable.
    Au printemps, il enlaidit une lande qui n’est pas à son meilleur.

    Une des routes que je trouve parmi les plus agréables, c’est paradoxalement la Bordeaux-Bayonne. La sortie de Bordeaux est déprimante mais ensuite, le bord de la route s’ensable, la bande au milieu est végétalisée.
    En venant de Paris, mieux en venant de Varsovie, c’est le premier dépaysement sur des milliers de kilomètres.
    Puis le pays des Basques, le paradis.

    Reste le Médoc. Je m’explique mal le côté lugubre des forêts de pin de la contrée, ces forêts de pin qui sont si enivrantes en banlieue bordelaise, à Pessac, à Mérignac ou dans les Graves.
    En Médoc, ça ne va pas. Qualité de pin ? Manière de planter ? Instinctivement, la tristesse de ne plus voir les maisons vasconnes ? Ou ce ciel jamais bleu, toujours nuageux, violacé ?
    Pourtant, Hourtin, c’est quelque chose, mais pour m’y être ensablé en voiture, je sais que je n’y aurais pas passé la nuit (un autochtone est intervenu pour pousser avec moi).
    Le Médoc est formidable dans les marais plus au Nord. On regrette un peu les anciennes îles mais la Gironde reste quelque chose. Ce gros fleuve de boue fait peur.

    Mais c’est vrai que les Landes ne constituent qu’un tiers du territoire gascon !
    Pour autant, que l’on s’égare dans les vignes de Saint-Emilion, les coteaux de l’Astarac dominés par les Pyrénées ou les hauteurs de l’Arboust, je crois que sentimentalement, on ne pense pas "Occitanie".
    Sans jouer au géographe du XIXème siècle, partout où l’on quitte la Gascogne, la sensation de quitter un vrai pays est réelle.
    Que ce soit en allant vers la Saintonge (Mauriac disait qu’à Barbezieux, c’est la France qui commence, la grande plaine), en entrant en Périgord par la Dordogne (pays fantastique au demeurant, mais de forêts, pays encaissé, pays "français"), en quittant la vallée de la Garonne pour se perdre dans les collines du pré-Massif Central et ses puègs, et puis le plus notable, l’entrée en Toulousain, d’où que l’on vienne.
    Vraie frontière climatique, sentimentale. J’étais récemment dans ces confins en Ariège, c’est assez incroyable comme l’on passe de l’Atlantique à la Méditerranée du côté de la Lèze.
    Toulouse, ce gros bourg garonnais, me reste familière (j’aime Toulouse, c’est une petite ville misérable mais elle a un charme de sous-préfecture XIXème siècle ; Bordeaux par contre, ça c’est une vraie ville) mais derrière, le Lauragais, le Tarn, c’est une autre civilisation.

  • Bien sûr que non ! La Gascogne n’est pas que landaise.
    J’aime les Pyrénées béarnaises, bigourdanes, commingeoises, couseranaises.
    J’aime ce magnifique département qu’est le Gers. Les côteaux autour d’Auch, Mirande, Valence sur Baïse.
    J’aime Nérac, Bazas.
    Je vénère Bordeaux, où vit la femme que j’aime encore et aussi Bayonne.
    Je trouve singulièrement belles les collines de l’Entre-deux-Mers. Saint-Emilion, Boulogne-sur-Gesse et son cimetière. Salies-de-Béarn. Les vignes qui plongent dans la Gironde, Saint-Macaire, la trop méconnue La Réole.
    Blasimont, Labastide d’Armagnac, Cologne, Mauvesin, Beaumont de Lomagne et Larrazet, où j’ai été si heureux avec une femme que je n’ai plus vu depuis 5 ans maintenant.
    J’ai de la tendresse pour Beautiran, d’où est la mère de ma fille.
    Commensacq et son petit cimetière où sont enterrés quelques uns des miens.
    Parentis-en-Born et la petite maison du quartier de la gare.
    Le quartier Saint-Genès, Saint-Pierre, où mon grand-père paternel tenait une boutique de vente de tissus en gros.

    Et puis je me prosterne devant le Pays Basque et ce peuple qui est ce que nous fumes.
    Je rêve de tous ces petits ports de la Biscaye et du Guipuzcoa. Lekeitio, Ea, Bermeo, Ondarroa, Getaria, Gaztelugatxe (allez à Gaztelugatxe par la route du littoral. Je vous intime l’ordre d’y aller !), Mundaka, Elantxobe, Donostia, Bilbo, Hondarribia, Donibane Garazi, Donibane Lohizune.
    Je n’ai rien contre les pays occitans mais je ne peux plus supporter qu’on cherche absolument à nous les vendre comme notre univers. Non, c’est autre chose mais ce n’est pas chez moi.
    Chez moi c’est ici. Chez moi c’est même plus La Rochelle, Saint-Malo ou Ouistreham que Leucate, Port Barcarès ou Le Lavandou.
    Chez moi, ça peut aussi être la Galice, les Asturies, la Cantabrie.
    Je suis du vert, de l’océan, du peuple des sauvages qui, de Castro Urdiales jusqu’au phare de Cordouan, ne comprendront jamais rien ni aux Cathares ni aux troubadours.

  • Elantxobe vous disais-je donc.
    Un jour que j’y étais, un jeune gars et une jeune fille ont joué du trikitixa.
    Entre autres Nondik jo Maurizio et Albiztur.
    Vous avez ça sur you tube (Fandangoa et Albiztur).
    Je me suis senti pleinement heureux d’appartenir à ce monde.


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