Albret néracais Gascogne médiane

Nérac

- Tederic Merger


 

"Brabés Gascous..."

Brabes gascouns...
Sur le monument "A nosté Henric" de Nérac.
Tederic M.

Avec ce monument au Nousté Enric, Nérac met à l’honneur un bel échantillon du gascon local, avec deux que énonciatifs et cet étzé que je suis l’un des derniers à porter, et qui veut dire vse (le pronom vous en situation de contraction) : que’vse se prononce "qué’tzé" en Néracais.
Une chose m’étonne : "approuchatz bous" ; dans le gascon que j’ai entendu, le tzé devrait aussi se placer là : aprochatz-vse prononcé aprouchàdzé (avec l’accent tonique sur chà, à moins que ce soit sur prou : nous sommes en pays "rizotonic" !)
Mon oncle aimait bien dire "Sérbitzé !" (avec l’accent tonique sur Sér - sérvitz-vse en alibertin) lors des repas de famille. Je comprenais vaguement que ça voulait dire "Service" et croyais que c’était quelque chose comme de l’italien, jusqu’à ce que j’apprenne que c’était "Servez-vous !" en gascon d’Albret néracais ou d’Armagnac !
Plus au sud, en Béarn par exemple, je suppose que ce serait "Serbit-pé" ou "Serbip-pé".
La graphie alibertine vse a la bonne volonté d’englober tout ça, mais je crains que le résultat ne soit pas à la hauteur...

Un détail : qu’ey plasé doit vouloir dire j’ai plaisir, et non pas c’est un plaisir.

Vos commentaires

  • Le 17 septembre à 19:07, par Tederic Merger "Brabés Gascous..."

    "leou et zat balheran"
    Ecrit comme ça, par Jules Molère*, ça ne peut plus être compris que par un quarteron d’initiés.
    De son temps, les patoisants d’Albret auraient pu le lire, malgré la mauvaise coupure.
    En graphie alibertine, ce serait quelque chose comme "lèu e’vs ac balheram" (vite on vous le donnera) ; pour la phonétique, c’est à peu près rendu par la graphie de Jules Molère : e’vs ac se prononce bien "etzat".
    Traduction en décomposant mot à mot : vite (à) vous cela nous donnerons.
    Pour plus d’explications, lire plus haut, puis consulter un manuel de gascon...

    *"Jules Molère, un félibre en Albret"
    Autrice : Céline Piot ; Editions d’Albret

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    • Le 18 septembre à 09:02, par Tederic Merger "Brabés Gascous..."

      Les mauvaises coupures sont courantes chez Jules Molère, comme chez d’autres locuteurs natifs, qui écrivaient à l’oreille, sans faire attention à la composition grammaticale.
      Un autre exemple p. 230 :
      « A toun appel n’at na manquat » (A ton appel aucun n’a manqué).
      Ce devrait être « A toun appel nat n’a manquat ».
      C’est presque caricatural (et pour tout dire énervant !), puisque l’auteur coupe nat en n’at, et par contre supprime fautivement la coupure de n’a en na !

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