(tronqué, à récupérer)
Bonjour à tous,
Répondant à M. Christian Humbert qui évoquait une soirée à l'Opéra, M.
Thierry Merger a écrit ceci dans un message de Vendredi 27 Avril 2007
23:32 :
« Qu'on n'entende pas l'accent gascon ou occitan dans le public de l'Opéra
de Toulouse est un symptôme inquiétant. Sociologiquement, ça s'explique : ce
sont plutôt les "bourgeois" qui vont à l'opéra, et l'accent gascon ou
occitan est mal vu dans la bourgeoisie, perçu comme vulgaire, comme une
marque d'appartenance au monde populaire ou rural. »
Je vois donc revenir le terme de « bourgeois » pour qualifier et, finalement
dénigrer, la classe moyenne française que ses revenus (moyens) et son niveau
de connaissances et de culture (très hétérogène à la vérité) porte à se
juger au-dessus du « petit peuple » des employés, ouvriers et paysans. Je
trouve que ce retour à un langage de lutte des classes des années 30 du XXe
s. augure mal du « doman » de notre « Gasconha ». Mais passons...
Plus fondamentalement, je voudrais rappeler qu'il est dans le coeur de tout
homme une aspiration à monter dans l'échelle sociale ; pensons à Melle
Poisson devenue Mme de Pompadour et à tous les Rastignac de toutes les
époques. Avec chez nous Gascons ‹ héritage d’une longue tradition rurale
d’envie du voisin qui réussit ? ‹ la tendance à jalouser celui qui s’élève
et donc à le pousser à aller réussir ailleurs : Bernadotte en Suède, Laborde
à Madagascar, Loustaunau aux Indes, Lanusse en Argentine etc. De là
peut-être aussi la façon dont M. Merger me sert du » Docteur » et du
» Maître » à Daniel Séré.
Et comme tout cercle social aime bien se reconnaitre en ironisant sur celui
qui n’en est pas, on a le mépris moqueur du » bourgeois » à l’égard du
» paysan » mal dégrossi, mais aussi, de la part du paysan, tout le folklore
des mésaventures du » franchimand  ». Et qui n’a souri des sketchs d’amuseurs
publics imitant la voix du » nègue » ou du » Larbi » qui balaie le trottoir
du métro etc. ?
Dans ma jeunesse, quand je suis passé par l’École de l’air pour devenir
officier, c’était un pied-noir d’Alger qui se moquait de mon accent de chez
nous ; il est vrai que j’étais toujours devant lui au classement ! Mais j’ai
toujours gardé mon accent et nous sommes restés bons amis jusqu’à nous
retrouver ensemble à l’École de guerre 20 ans après...
En tout cas, si M. Bayrou aime à se dire paysan, on a beau tendre l’oreille,
il a bel et bien effacé son accent béarnais, tout comme M. Bové son accent
rouergat, si du moins il l’a jamais eu ; alors que tous les matins, je me
régale d’entendre l’accent souletin de Jean-Michel Apathie sur Radio
Luxembourg. Et j’ai lu que M. Schivardi était » inaudible »...
Pour conclure, je ne pense pas que notre société gagne beaucoup à entretenir
ces petits mépris.
Siat hardits.
J.L.
Haro sur le bourgeois ? lafitte.yan [Forum Yahoo GVasconha-doman 2007-04-28 n° 8217]