Transhumances basques lafitte.yan [Forum Yahoo GVasconha-doman 2008-04-26 n° 8738]

- Jean Lafitte

V. Poudampa écrit :

Une question me taraude : les Basques transhumaient-ils (ainsi que les
Barétounais) ? etc.

Cher M. Poudampa, chers amis,

J'avoue ne pas avoir été ³taraudé² par la question de la transhumance des
Basques : elle m'a paru une évidence pour avancer une hypothèse quant à la
portée du passage de Grégoire de Tours souvent invoqué pour parler d'un
invasion basque au VIe s., avec basquisation d'une Aquitaine totalement
romanisée, Pays basque actuel inclus.
Voici ce que Guilhem Pépin et moi-même avons projeté d'écrire sur le sujet :

« Mais le prétendu exode de Vascones d'outre-monts vers la plaine de
Novempopulanie ne s'appuie sur aucun texte d'époque ; bien au contraire, le
passage de l'Histoire des Francs de Grégoire de Tours (538-594) qu'on
invoque ne mentionne que des incursions sans lendemain qui se passèrent en
587 :
« Les Vascons, dévalant de leurs montagnes, descendent dans la plaine,
dévastant vignes et champs, incendiant les maisons, emmenant en captivité
plusieurs personnes avec leurs troupeaux. ì plusieurs reprises le duc
[franc] Austrovald marcha contre eux, mais il ne tira d'eux qu'une vengeance
insuffisante ».
S'il s'était agi d'un déplacement de population, d'une invasion armée en
l'occurrence, les Francs n'auraient pas cherché à en tirer vengeance, mais à
la repousser !
D'ailleurs, il est fort possible que l'expédition vasconne décrite par
Grégoire de Tours soit en fait très semblable à l'une des expéditions
punitives qui furent menées par les pasteurs de la vallée d'Ossau contre les
habitants de la plaine de Béarn au cours du Moyen Âge central. Ainsi le For
Général de Béarn légiférait au XIIe ou au XIIIe siècle [Art. 33]
consécutivement à l’une de ces expéditions ossaloises. L’une des motivations
essentielles pour ce type de conflit devait résider dans l’opposition des
cultivateurs de la plaine au passage et au pacage des troupeaux des pasteurs
de la montagne.

S’avét idées sou subyèc...

Plân couraumén,

J.L.

Grans de sau

  • Adishatz eta kaixo !

    On est ici en plein dans le mystère vascon et gascon.

    J'ai déjà lu des articles sur l'histoire de cette période, grosso modo la
    durée d'existence du duché de Vasconie, sur la deuxième moitié du premier
    millénaire (donc à peu près de 500 à 1000).

    Voici un de ces articles, qu'on vient de me signaler (il est en castillan) :
    http://www.euskomedia.org/aunamendi/38128?idi=fr

    Avec ce genre de lectures, j'ai souvent l'impression d'être noyé dans un
    déluge de faits guerriers plus ou moins téléguidés par les puissants de
    l'époque (les rois francs au nord, les rois goths en Espagne...).

    Hélas, cette histoire événementielle confuse, et très peu documentée, ne nous
    dit pas beaucoup sur ce particularisme gascon qui s'est manifesté
    principalement dans le domaine de la langue jusqu'à nos jours.

    Elle ne nous permet pas bien de mesurer le poids de l'influence vasconne dans
    la formation de la Gascogne.

    Le nom "Gascogne" est bien l'évolution du nom "Vasconie".

    Mais les terres réunies sous le duché de Vasconie étaient-elles peuplées
    de "vascons", réunis par la langue, la culture, le mode de vie ?
    Ou le nom "Vasconie" était-il arbitraire, voire quasiment erroné, attribué par
    des rois francs totalement ignorants des réalités culturelles et ethniques
    qu'on trouvait entre Garonne et Pyrénées ?
    Entre les deux pôles extrêmes de cette alternative, une foule de scénarios
    intermédiaires sont imaginables.
    Par exemple, celui de peuples aquitains cousins mais distincts des vascons des
    montagnes, mais dont le cousinage aurait pu se manifester épisodiquement, par
    des alliances militaires, ou au moins par des connivences des populations
    avec d'éventuels guerriers vascons.

    Cette histoire lointaine est importante pour ceux qui s'intéressent à la
    Gascogne.
    Il y a en jeu notre rapport avec le monde basque, fort ou faible, proche ou
    lointain dans l'histoire, selon les hypothèses qui seront retenues.

    Je n'ai pas l'impression, jusqu'à présent, que les historiens aient utilisé
    tous les outils qui sont à leur disposition pour nous éclairer davantage :

    Pour une période pauvre en documents écrits, il faut utiliser aussi d'autres
    matériaux :

     toponymie (noms de villages, de rivières...) ; par exemple, les recherches
    de Bénédicte Fénié sur les noms de communes des Landes peuvent aider : les
    noms retrouvés dans les archives du moyen âge peuvent porter des traces
    encore fraîches de la période vasconne) ;

     étude des isoglosses et des variétés lingüistiques de la langue populaire
    (les différents parlers gascons) qui a, on le sait, gardé des traces qui
    peuvent remonter à cette période mystérieuse de la Vasconie, et même plus
    loin dans le temps ;

     archéologie (a-t-on vraiment beaucoup cherché sur la période "vasconne" ?)

     étude de l'hérédité biologique (groupes sanguins) : on a repéré des
    particularités sanguines "vasconnes", qu'on a trouvé surtout au Pays basque,
    en Béarn et Bigorre, et qui décroissent à mesure qu'on va vers la plaine
    garonnaise...

    Peut-être qu'on pourrait avancer par une recherche pluridisciplinaire sur ces
    différents champs (et encore d'autres qui ne me viennent pas à l'esprit).

    Siam hardits !
    Tederic

  • Adishatz,

    Sujet évidemment complexe sur lequel il faut revenir. Pour l'instant,
    j'aurai deux choses à dire :


     En espagnol, le terme "vasco" désignait historiquement les habitants
    du Pays Basque aquitain, autrement dit du Nord des Pyrénées. Un
    bascophone de ce que sont aujourd'hui les Vascongadas ou Communauté
    forale basque (en fait la Castille), c'était un "vizcaíno". Un
    bascophone de Navarre, un "navarro". Ce qui est étrange étant donné
    que les premières attestations du terme Vasconia sont en Navarre.

    Pour ma part, j'envisage plutôt que dans le tumulte "barbare", les
    Vascons de la montagne ont simplement remis de l'ordre dans la plaine,
    en se rappropriant le territoire, en le quadrillant, en plaçant des
    hommes.

    En archéologie, sur la période vasconne, on n'a rien trouvé.
    http://archeolandes.com/ dispose de pas mal de documents.


     La carte génétique française :
    http://farm2.static.flickr.com/1160/1288576204_c923fcedb6.jpg


    Pour revenir au sujet initial, ma question portait sur l'époque
    moderne. J'aurais voulu savoir si des bergers bascophones
    transhumaient, notamment au delà de l'Adour, ou s'il s'agissait là
    d'un mode pastoral réservé à ce que sont aujourd'hui les vallées
    gasconnes.

  • Tout à fait d'accord avec Vincent quand il écrit :

    "En espagnol, le terme "vasco" désignait historiquement les habitants
    du Pays Basque aquitain, autrement dit du Nord des Pyrénées. Un
    bascophone de ce que sont aujourd'hui les Vascongadas ou Communauté
    forale basque (en fait la Castille), c'était un "vizcaíno". Un
    bascophone de Navarre, un "navarro". Ce qui est étrange étant donné
    que les premières attestations du terme Vasconia sont en Navarre."

    Cela est confirmé par mes recherches historiques récentes et cela me fut
    confirmé par un professeur d'histoire médiévale basque de la faculté de
    Vitoria...

    En effet, les termes de "Vasconia" et de "Vascones" désignaient bien à l'époque
    romaine et avant le début du VIIe siècle seulement la Navarre actuelle et
    l'ouest de l'Aragon et ses habitants.
    A partir du début du VIIe siècle, ces termes se sont étendus à toute l'ancienne
    Novempopulanie (donc sans le diocèse de Bordeaux) dans des conditions qui
    restent toujours mystérieuses.


    Au Moyen Age central et tardif (XIe au XVe siècle), si des bascophones de
    Biscaye, de (Haute-) Navarre, de Guipuscoa ou d'Alava pouvaient à l'occasion
    être appelé "basques" ("B(V)ascos"), ce n'était pas le cas de l'ensemble de la
    population de
    ces provinces, car il n'existait pas là de royaume, comté ou seigneurie
    officiellement appelé "de Vasconia". Par conséquent, les non-bascophones
    n'étaient jamais appelé du terme de "vasco".

    Par contre, au nord des Pyrénées, tous les habitants du Pays Basque dit
    aujourd'hui "français" ou "nord" étaient appelés "bascos" car ils firent tous
    partis (mais plus les "Bas-Navarrais" après 1189-1194) d'un état qui s'appelait
    le comté ou duché "de Vasconia", soit ce que l'on traduit aujourd'hui par le mot
    Gascogne (IXe-XIe siècle). Donc, les habitants du duché-comté de "Vasconia"
    étaient tous appelés
    du nom de "Vascons" quel que soit leur langue. Mais le fait que deux populations
    radicalement différentes linguistiquement se trouvaient sur le même territoire a
    aboutis à différencier en son sein des "Gascons" et des "B(V)ascons" (écrit
    aussi "Gascos" et "B(V)ascos") et donc une "Gasconia" d'une "Basconia". Les
    premiers témoignages en ce sens apparaissent au XIe siècle, mais cela ne veut
    pas dire que cela n'existait pas auparavant puisqu'il est totalement impossible
    de différencier des Gascons et de Basques avec le terme latin de "Vascones".

    Je souligne ici que je n'ai parlé ici que d'un phénomène sémantique qui ne
    concerna que les terres situées au nord de la frontière actuelle
    franco-espagnole.

    Ainsi Aymeri Picaud, l'auteur du guide du pélerin à St-Jacques de Compostelle
    (écrit vers 1134), passe de la "terre gasconne" (tellus vasconica) à la "terre
    des Basques"(tellus basclorum) quand il passe l'Adour. Par contre, il arrive en
    la "terre navarraise" quand il passe le col de Roncevaux.

    La terminologie de "Terre des Basques" pour désigner le Pays Basque français
    actuel se perpétue au bas Moyen Age (XIVe-XVe siècle), en Navarre du sud sous la
    forme "tierra de Bascos", en Gascogne linguistique sous la forme de "terra de
    Bascos". Cette expression étant souvent écourtée en "Bascos", on disait je vais
    "en Bascos" pour dire "je vais au Pays Basque français (ou nord)".

    Donc, cette expression de "terra ou tierra de Bascos" était employée pour
    désigner le Labourd et la Soule, toutes deux terres unies politiquement à la
    Gascogne depuis la Novempopulanie romaine ainsi que la future "Basse-Navarre",
    appelée
    alors "Ayllend Puertos" ou "Ultra-Puertos" (soit Outre-Ports) par les Navarrais
    situés au sud du col de Roncevaux. En fait, cette région dont les villes sont
    St-Palais et St-Jean-Pied-de-Port, ne fut réunie à la Navarre qu'à partir de
    1189-1194. Auparavant, elle était également unie politiquement à la Gascogne ce
    qui explique son inclusion dans cette "t(i)erra de B(V)ascos".

    Amistats,

    Guilhem

  • Adishatz !

    En Isaba (Vallée de Roncal) il-y-a une toponyme
    dans la frontiére de Saint-Engrâce (Soule) que s'appelle "PAS DES BASQUES".

    A léu !

    Juankar

  • Juankar Lopez-Mugartza <mugarza@...> a écrit :

    > En Isaba (Vallée de Roncal) il-y-a une toponyme
    > dans la frontiére de Saint-Engrâce (Soule) que s'appelle "PAS DES
    >BASQUES".


    Adishatz,

    C'est tout à fait exact, et j'avais envie de le prendre comme
    argument, mais j'ai appris dans le "Diccionario etimológico de los
    nombres de los montes y ríos de Navarra" de Mikel Belasko, que c'est
    un nom récent, puisqu'en 1856, il s'appelle encore Arrasarguia
    (signification : "La Entrada de Larra"). Une tradition de
    double-appellation reste possible. En fait, le problème est que ce
    toponyme de Paso de los Vascos pourrait dater d'une époque où les
    Roncalais perdirent l'usage du basque.

    Pour ce qui concerne le transfert mystérieux du terme "vasco" en
    provenance de Navarre et d'Aragon comme Guilhem le démontre, on peut
    se demander si en fin de compte, la Novempopulanie n'a pas fait que
    retrouver son nom d'origine, Aquitaine, sous une forme plus proche de
    l'étymon (peut-être par influence archaïsante des populations
    montagnardes encore bascophones), en vertu de l'équivalence admise
    suivante :

    Euskual<>Ausci<>Aqui<>Bascle

    Plus intéressant encore, à partir de quand, la langue du Bordelais,
    sensiblement la même que celle des dénommés Gascons, est-elle dite
    langue gasconne alors même que le Bordelais n'est pas stricto-sensu en
    Vasconia (du moins, pas avant son intégration, peut-être à
    l'époque-clé de la formation des langues dérivées du latin) ? Idem de
    la Gascogne toulousaine et des franges garonnaises (Agenais, ...).

    Il faut supposer une conscience d'abord aquitaine ensuite v(g)asconne
    qui aurait transcendé les limites administratives pourtant déterminées
    de longue date (l'installation des Celtes dans la vallée de la Garonne).

    Finalement, c'est toute la question de la dichotomie du terme de
    gascon : marqueur ethnique ou marqueur étatique, ou les deux à la
    fois, sans que l'un ne recouvre l'autre intégralement.

    Enfin, pour ce qui est de l'adoption du terme "basque" pour désigner
    les Biscayens et les habitants des Vascongadas, peut-être faut-il y
    voir d'une part l'intégration de Saint-Sébastien dans l'orbite de la
    péninsule (alors qu'il s'agissait du diocèse de Dax-Bayonne), ou bien
    alors la seule marque des administrations, d'autant plus que les
    populations des Vascongadas formaient un continuum linguistique avec
    les populations dites "bascles" ou "basque" d'Aquitaine, surtout
    depuis la perte de l'euskara dans des régions comme la Rioja.

  • Bonjour, il me semble que Vascons, Basques, Gascons, etc.. vient du latin vascuus, qui veut de part et d'autre ; les vascons étaient ceux qui vivaient de part et d'autre des Pyrénées.
    Memo : vascuus a donné Gache, gachette cette partie de la serrure ou du fusil qui est en travers (de part et d'autre).
    Bien à vous.
    TENERIZ
  • Adiu Vincent,

    Dommage que cette "carte génétique française" ne soit ni très claire, ni
    très explicite. Sans autres détails, que peut-on déduire de la partie en
    vert foncé et de la partie en vert clair qui correspondent
    respectivement et en gros à la Gascogne et au Pays basque ? Que, si l'on
    se plie au credo actuel, les races n'existent pas mais que, selon le
    jargon politiquement correct non moins actuel, une "population
    bio-géographique" distincte occupe cette aire anthropologique (et allez,
    encore un vilain gros mot !) ? Moi, je l'appellerai la PBG
    aquitano-pyrénéenne ou vasconne, au choix... :-)
    Plus sérieusement, pourrais-tu nous donner quelques précisions sur cette
    étonnante carte "génétique" ? Aurais-tu une adresse plus précise ?

    Cordialement,

    D.Séré

  • — - Dans Gasconha-doman@yahoogroupes.fr, daniel sere <daniel.sere@...>
    a écrit :

    > cette étonnante carte "génétique" ? Aurais-tu une adresse plus précise ?

    Adiu,

    Comme je l'avais déjà mise en lien, je ne voulais pas être redondant,
    d'autant qu'il m'avait fallu mobiliser mes quelques restes de SVT.

    Toujours est-il que la conférence est en ligne ici :
    http://www.canal-u.com/canalu/producteurs/universite_de_tous_les_savoirs/dossier_programmes/les_conferences_de_l_annee_2002/la_diversite_de_la_vie/genetique_populations_et_maladies


    Voici les captures d'écran des cartes de la vidéo-conférence (je
    renvoie à la vidéo pour la légende ; s'il le faut, je pourrai faire un
    résumé) :
    http://farm2.static.flickr.com/1430/1288576176_7b115d9c79.jpg
    http://farm2.static.flickr.com/1289/1288576186_7e5fed4dc6.jpg
    http://farm2.static.flickr.com/1022/1288576194_c10bf12d2d.jpg

    http://farm2.static.flickr.com/1160/1288576204_c923fcedb6.jpg

    NB : Une petite intro en anglais que j'avais faite sur un autre site.

    In this work, the HLA system was simplified to three loci : HLA-A, B,
    DR. The number of combinations is great obviously because of
    polyallelism. Thanks to the Principal Components Analysis, a
    mathematical method that lessens the number of parameters ( haplotypes
    here ) without much loss of information, she obtained 3 "reduced"
    parameters ie 3 independent maps.

    NB : About the HLA system :
    http://en.wikipedia.org/wiki/Human_leukocyte_antigen
    The HLA system is interesting because of linkage disequilibrium.
    http://en.wikipedia.org/wiki/Linkage_disequilibrium

    NB2 : About the PCA method :
    http://en.wikipedia.org/wiki/Karhune...A8ve_transform

  • Vincent écrit :

    > Plus intéressant encore, à partir de quand, la langue du Bordelais,
    > sensiblement la même que celle des dénommés Gascons, est-elle dite
    > langue gasconne alors même que le Bordelais n'est pas stricto-sensu en
    > Vasconia (du moins, pas avant son intégration, peut-être à
    > l'époque-clé de la formation des langues dérivées du latin) ? Idem de
    > la Gascogne toulousaine et des franges garonnaises (Agenais, ...).

    Tout ce que je peux dire c'est que le comté de Bordeaux a eut comme comte à
    partir de 977 la même personne que le duc-comte de Gascogne, mais cela
    n'impliquait pas que le Bordelais était purement et simplement assimilé dans la
    Gascogne. En fait, le comté et diocèse de Bordeaux était considéré comme étant
    en Aquitaine (alors délimité entre Garonne et Loire) et non comme étant en
    Gascogne ("Vasconia" en latin). En lisant Le Guide du pélerin de
    St-Jacques-de-Compostelle d'Aymeri Picaud (écrit v. 1134), il est évident que le
    Bordelais est bien distingué de la Gascogne qui ne commence pour lui qu'après
    avoit traversée les Landes situées vers le sud de Bordeaux.

    Encore dans la seconde moitié du XIe siècle, quand le comté de Bordeaux et la
    Gascogne étaient possessions du duc d'Aquitaine - comte de Poitou, des documents
    de Bordeaux et de la Sauve-Majeure (Bordelais, en Entre-Deux-Mers) évoquent les
    Gascons et la Gascogne comme une population voisine et un "pays" voisins, mais
    donc distincts. Au même moment, le diocèse de Bazas (qui s'étendait aussi sur
    une bande de terre entre la Garonne (La Réole) et la Dordogne) était inclus sans
    ambiguïté dans la Gascogne.

    En fait, les premiers témoignages qui inclus le comté/diocèse de Bordeaux dans
    la Gascogne datent du milieu du XIIe siècle et ce sera dès lors le cas pendant
    tout le reste du Moyen Age.
    Les chartes en gascon du Bordelais (qui apparaisse que vers 1230) sont
    clairement dans une forme de gascon, mais à cette époque ainsi qu'aux époques
    antérieures, il est extrêmement rare de voir écrit dans un document qu'une
    langue romane soit appelée d'un nom spécifique autre que le vague nom
    pan-européen "langue romane" ou "roman" (en gascon "romans"), donc la question
    de Vincent à ce sujet est quelque peu impossible à répondre.

    Amistats,

    Guilhem

  • — - Dans Gasconha-doman@yahoogroupes.fr, <pierro@...> a écrit :

    >
    > Les Grecs appelaient "Abaskos" ou "Ebaskes" les "Abkhazes :

    habitants de l'> Iberie Orientale (Caucase) et occidentale (Pyrenees).

    Les comparaisons avec le Caucase sont toujours intéressantes, mais on
    en tire rarement autre chose que des jeux de mot.



    > Comme dans OLorON, luchON, GourON, LurON, (ON terminaison Aquitaine

    qui signifie lieu, EVasq est devenu VASKON Vasquon et Gascon en Francais.

    Oui, il existe un suffixe locatif basco-aquitain -un, réduction de

     gun. Mais :


     Pas de Gouron en Gascogne.


     Oloron provient probablement du basque ili-luro (ili=ville ;
    luro=base terre)>Iluro, pris à l'ablatif ou à l'accusatif latin
    (Ilurone(m)). J'en veux pour preuve le nom basque d'Oloron : Oloroe
    Olorone>Oloroe (chute du n intervocalique).

    NB : On ne sait pas pourquoi le i initial devient o.


     Pas d'étymologie satisfaisante pour le Louron, peut-être homonyme
    d'Oloron.


     Luchon, c'est Ilixon. Soit théonyme (Ilixo), soit la vallée avait
    été divinisée, ce qui est plus probable, car Ilixon semble être un
    dérivé de ili(=ville).
    Une fois de plus, le n final n'est pas étymologique car il s'agit d'un
    reste de déclinaison latine.


    >
    > L'ecole laique nous a menti en nous disant que nos grands peres sont

    les gaulois. Les gascons ont oublies a un tel point leur histoire
    qu'ils cherchent une racine latine dans leurs noms.

    "Nos ancêtres les Gaulois" était métaphorique. Il s'agissait de donner
    une consistance au fait d'être français : résistance, adaptation à la
    modernité, rejet de l'aristocratie, ... On peut pas parler de mensonge
    , c'est anachronique.

  • [Adishatz eta kaixo !
    Juste une note pour aider la compréhension :
    "batua" veut dire "unifié" (ou "unique" en basque) et le "batua" dont il est question plus bas dans le message de Vincent est le basque unifié qui est en général enseigné dans les écoles et utilisé par les médias, le gouvernement basque etc.
    Le basque soulétin (de Soule/Zuberoa en batua/Xiberoa en soulétin), par exemple, diffère sensiblement du "batua", même si, j'imagine, un bascophone soulétin peut comprendre, en gros, le "batua", de même qu'un gasconophone landais peut comprendre, en gros, le béarnais ou l'armagnacais.
    Tederic]


    Bonjour,

    > Il m'est difficile de tout vous expliquer en quelques mots. Je vous
    > conseille d'etudier le basque, cela vous aidera a comprendre.

    Le batua me sera de peu d'utilité pour déchiffrer les noms de lieux
    les plus anciens (et en effet dont l'interprétation doit se faire à la
    lumière de racines vascoïdes) ... Je n'ai pas besoin de savoir dire
    "Bonjour, où sont les toilettes ?" pour faire de la toponymie.


    > ILUN est un contraction de IL EGUN, tuere la lumiere (la lune) en

    opposition

    > a EGUN SKY : faire la lumiere (le soleil).

    Je n'ai rien contre le mysticisme, mais il ne s'agit pas de science au
    sens de l'induction.


    > Les lieux etaient divinifies en ajoutant IL (contraction de ILUN)

    en suffixe. ILURON (Oloron) dieu de la terre, ILIXON : Dieu de la boue
    e.t.c. : coutume Aquitaine et Ibere.


    Les théonymes précèdent-ils les toponymes ? Il me semble que bien
    souvent, c'est la ville ou la vallée que l'on a divinisées. La plupart
    des noms de dieux aquitains sont intimement liés à l'endroit où ils
    étaient honorés (ce qui est confirmé par le fait que le culte des
    dieux aquitains était très localisé, quand il n'était pas sur un lieu
    unique, à de rares exceptions).

    Ainsi le dieu Ilurberri-/Ilumberri- (Ilurberrixo à Escugnau,
    Ilurberrixon à Tibiran, Ilumber à Saint-Béat) est à mettre en relation
    avc la ville de Lumbier (les Ilumberritani chez Pline, Irunberri en
    basque).
    De la même manière, le dieu Lurgorr (à Sariac) a avant tout pour
    signification "Terre Rouge" : c'est le lieu qui a été divinisé et non
    l'inverse.

    Ilixo a probablement été depuis toujours le nom de la vallée dite
    aujourd'hui de Luchon(<Ilixone). La base doit en être iri-/ili-=la
    ville. Le dieu Ilixo était un dieu des fontaines, rappelant
    l'importance des sources thermales dans la vallée.



    >
    > Les pays occupes par les Gaulois avaient des noms de lieu finissant
    >par "Briga". Il n'y en a pas en Gascogne.

    Il y a des toponymes celtiques en Gascogne, sporadiquement et sur les
    grands axes : Condom<Condatomagos, Lugdunum Convenarum, Salomagos, ...


    >
    > Les Aquitains sont de groupe sanguain O, les peuples Indoeuropeens,

    dont les Gaulois de groupe sanguine A.

    La génétique offre des résultats bien plus convaincants.


    >
    > Il regroupe les langues caucasiennes, le basque, le Kete et autres
    >dans un groupe faisant reference a Jafeta, 3-ieme enfant de Noe selon
    >la legende. Il les appellant les langues Jafetiques.


    La Bible est une fiction.




    >
    > L' Etat francais, integriste, qui ne defend les minorities
    >nationales que dans les pays etrangers, a par assimilitaion cree l'
    >Homo Franciscus, inculte, borne et imbecile.


    Pourtant, ce sont bien des universitaires français (Luchaire, Lizop,
    ...) qui les premiers, ont mis en avant la spécificité aquitaine.
    L'Homo Francicus, c'est juste l'Homo Economicus, qui n'a pas tout le
    temps nécessaire pour s'intéresser à des choses aussi futiles que
    l'identité de la Gascogne (car oui, c'est futile).


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