Bonjour à tous,

Je viens de lire avec le plus grand intérêt le message de M. Albert Vergnes
sur l'évolution de l'onomastique locale dans une ville du Languedoc : en
deux générations, on passe de 90 % à 10 % de noms autochtones : « Rome n'est
plus dans Rome » ni le monde d'oc dans sa terre natale.
J'en avais déjà l'impression par la lecture d'un quotidien de Pau.
Et M. Vergnes de conclure :
« Première conclusion que j'en tire : l'onomastique est en deux générations
devenue nettement plus variée et plus enrichissante sur le territoire
occitan ! Il y a eu là un progrès fantastique !! »
Ma question : Ce progrès, est-il à prendre au 1er ou au 2nd degré ?

« Deuxième conclusion : les polémiques interminables sur les différentes
graphies de l'occitan et sur les différentes manières de le prononcer
concernent peut-être et au maximum 90 % de ceux qui passent de vie à trépas
mais moins de 10% de ceux qui voient le jour.
« Ceci relativise l'intérêt de ces polémiques à mon avis. »
Tout à fait d'accord :
1° Ces "polémiques" me paraissent essentielles dans le contexte très précis
(et étroit) de la transmission fidèle et aussi aisée que possible de ce qui
reste des langues d'oc (question de rapport qualité/prix, en argent et en
temps).
2° Mais cela ne règle pas la question majeure et préalable : peut-on encore
transmettre ces langues ? Avec comme corollaire : qui en veut ? quel prix
(en argent et en temps) ceux qui en veulent sont-ils prêts à payer ?

Je n'ose répondre à cette question, car la réponse risque bien de renvoyer
celles des graphies ou des néologismes, des signalisations bilingues etc.
avec celles sur le sexe des anges.

Et l'anecdote de M. Vergnes sur les 95 % de noms occitans dans un asile
d'aliénés n'est pas là pour donner de grands espoirs.
Mais j'avais écrit il y a 12 ans des choses de ce genre dans ma brochure
« Langue d'oc 1996 - où en sommes nous ? que faire ? »

Sincères condoléances

J.L.