Langue des troubadours Jean Lafitte [Forum Yahoo GVasconha-doman 2012-01-23 n° 10664]

- Jean Lafitte

Le Dimanche 22. Janvier 2012 19:54, Ronan Lattuga
<gatesquiro@free.fr> a écrit :

Adixatz,

« mea culpa : j'ai lu un peu trop vite et je me suis rrêté avant la passage où vous parlez des troubadours gascons (j'avoue ne pas être un passionné de ce sujet de graphie hyperpointu). »

Ce « mea culpa » montre votre honnêteté intellectuelle. Merci.
Et si le sujet est « hyperpointu », je n'y peux rien. Mais il y a
tellement de gens qui affirment péremptoirement des choses simples
sans rien savoir du sujet !


« Par contre sans dire une nouvelle bêtise, il n'y a pas eu de troubadour béarnais. »

Non, tout au moins on n'en connait pas. Fébus a été primé aux Jeux floraux de Toulouse pour une poésie, mais elle n'était pas en gascon, et on ne peut dire que ce prince de la maison de Foix fut un Béarnais à proprement parler.

« En ce qui concerne le langage utilisé par les troubadours, malgré les textes cités le sujet reste obscur pour moi. Si je comprends bien, l'uniformité du langage est dû aux copistes.
« J'en conclu que les textes originaux étaient assez variés mais quand même intercompréhensibles par les gens de l'époque, même pour le gascon où alors les troubadours adaptaient déjà leur texte à une écriture de référence ? »

Je ne suis absolument pas un connaisseur de cette question. Mon impression est que les troubadours s'efforçaient de composer dans une langue commune imitée, au moins au début, des premiers poètes en langue vulgaire du Midi, en laissant passer des traits de leur langage propre. Cet effort d'imitation est bien montré par le troubadour-grammairien catalan Jofre de Foixa, pour qui il s'agissait de la « langue de l'art » opposée à la « langue d'usage » courant dans chaque région.
Les copistes, comme l'a rappelé Guilhem Pépin, ont eu tendance à les gommer… sauf à la rime où ce n'était pas toujours possible.

Quant à l'exécution de leurs œuvres, vous avez certainement raison, les chanteurs (qui n'étaient pas toujours les auteurs) s'arangeaient pour être compris, tout comme quand Nadau chante devant un public mêlé et peu béarnophone.

Hèt beroy.

J.L.

Un gran de sau ?

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