En effet, il semble bien qu’une part de la jeunesse de Toulouse trouve les annonces ridicules qu’elle soit occitanophone ou non. Je renvoie au fil de discussions "Vergonha" pour discuter de cette question. Je pense pour ma part que les annonces sont de très belle facture linguistique, du moins, c’est un accent sud-languedocien parfait, à défaut de respecter les modalités locales de l’oc toulousain.
Voici mes propositions :
Ligne A :
> Rive gauche :
– Mirail-Basso-Cambo : c’est clairement un quartier anciennement de langue gasconne, les documents attestent Miralh avec mouillure gasconne issue du latin miraculum > miracl(u), mouillure qui disparait rive droite où on dit "Le Miral". Basso Cambo est anciennement "Bache Came".
Donc : "Le Miralh - Baisha Cama" (respect de l’article toulousain !!)
– Bellefontaine : on est dans le Toulouse gascon mais on peut concevoir une dénomination double. "Bèra Hont / Bèla Font".
– Reynerie : c’est la demeure de "Rainier" en oc. Notez que c’est une version gasconne : en languedocien, on dirait "Reyneryo" que l’on écrit "Reineriá" lors qu’en gascon, c’est bien "Reineria" (dites Reyneri’o).
– Mirail-Université : Le Miralh - Universitat
– Bagatelle : tire son nom du Bagatelle parisien. "Bagatèla"
– Mermoz : le ridicule le plus total que d’occitaniser le patronyme, cette station dessert le quartier de La Faourette, remettons ce nom oc au goût du jour ! "La Haureta/La Faureta".
– Fontaine-Lestang : Fontaine est redondant, ce quartier était simplement "Lestang", "Fontaine-Lestang" étant le nom d’une demeure. "L’Estanh".
– Arènes : "Las Arènas"
– Patte-d’Oie : c’est un nom générique employé pour désigner la forme de la place, et relevé pour la première fois en français au XIXème siècle. Il y a hésitation entre "pè" et "pata", il semble que les locuteurs naturels utilisaient plus volontiers "Pata d’Auca" que "Pè d’Auca" qui lui était réserbé aux autres usages, non-topographiques. Il vaudrait mieux "La Pata d’Auca".
– Saint-Cyprien-République : "Sent-Subran" suffit. Bien joué le s chuinté, c’est comme ça qu’on prononce !
> Rive droite :
– Esquirol : Esquirol est un nom récent qui honore un enfant de la ville, Jean-Dominique Esquirol. C’est peut-être snob, voire populiste, mais je n’aime pas les noms de rues qui doivent leur nom à une personnalité. Je trouve généralement que les vieux noms "donnés par le peuple" font plus pour l’identité d’une ville que les divers hommages obligés aux Grands Hommes (une mode révolutionnaire idiote dans la droite lignée des communes rebaptisées). Evidemment, je ne suis pas dupe de la difficulté qu’il y a à démêler l’authentique de la décision administrative.
Il est sans doute trop tard pour retrouver un vieux nom, sachez que ce qui était la Rue Esquirol, aujourd’hui absorbée dans la place, était la rue Rue Malcousinat-Vieil, prolongée au Nord de la place par la Rue Saint-Géraud, une halle dite "de la Pierre" se dressant au milieu de la place.
Va pour "Esquiròl" mais par nostalgie, "La Hala de Pèira" serait pas mal.
– Capitole : "Capitòli"
– Jean-Jaurès : ridicule ! Il faut trouver un nom plus authentique, plus exotique aussi pour les oreilles de la population désoccitanisée. Finalement, cette station dessert les allées Jean-Jaurès (anciennement d’Angoulême et si on fouille les cadastres, on doit pouvoir trouver un vrai nom d’oc) et Roosevelt. Pourquoi pas "Las Andanas" ?
– Marengo - SNCF : mince alors ! Si on n’appelle pas cette station Matabiau, quand utilisera-t-on ce toponyme si emblématique de la ville ? Marengo relève de l’Histoire de France, je pense qu’il faut savoir se débarrasser de ces toponymes pompeux pour retrouver le vieux Toulouse d’oc.
– Jolimont : c’est un nom français du XIXème siècle pour désigner le plateau appelé autrefois "Redoute" ou "Le Calvinet", superbe nom d’oc qu’il faut ressusciter. "Le Calvinet" (prononcez : Lé Kalbi’nett)
– Roseraie : "La Roseriá" (La Rouze’ryo)
– Argoulets : attesté "As Argoulets" dans les textes anciens. Donc : "Les Argolets".
– Balma-Gramont : le terroir de Gramont avait pour nom véritable "La Rouaysse". Gramont n’est que le nom de la famille qui possédait le château, au delà du Pont de Périole sur l’Hers. "Balmar-La Roaissa"