Mots


 

- Tederic Merger

picader

français : billot, tranchoir

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« picadé sm. – Billot, tronc d’arbre sur lequel on coupe ; taille ; tranchoir, planche à hacher. »
picar = couper


 

- VERDIER Gilles

corcheu

français : courcelle, cour de ferme (en Rustan)

Lo corcheu… la courcelle du Rustan.

A Saint Sever de Rustan, la cour de la ferme s’appelle lo corcheu [kour’cheou].
Ce mot est spécifique au Rustan et inconnu ailleurs.

Etymologie.
Le mot latin cohors signifiait la cour de ferme. Il a donné aussi le terme militaire de cohorte. Ce mot vient de cum « avec » et de hortus « jardin clos ».
Ce mot cohors a donné en bas latin cortem qui voulait dire aussi cour de ferme puis domaine et son diminutif corticella .
Cortem va donner en français « la cour » de ferme. En gascon le mot donne « la cort » ;
Corticella va donner en vieux français « la corcele/courcele/courcelle » qui est une petite cour ou un morceau de domaine. Ce mot va donner dans le nord de la France tous les innombrables noms de villages « Corcelles/Courcelles » et les noms propres Courcel/Coursel/Courcelles.
Il semblerait que notre « corcheu » soit le seul descendant de ce corticella en Occitanie. Mais comment expliquer son genre masculin...?


 

- Tederic Merger

curon

français : ouvrier spécialisé dans le curage

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« curoû, curoun sm. – Ouvrier spécialisé dans le curage, le creusement des fossés »


 

- Tederic Merger

envèrs, renvèrs, arrenvèrs

français : envers, côté opposé au soleil

Ce mot qui s’écrit en graphie alibertine envèrs presque comme le français envers, et veut dire la même chose, se prononce bien différemment ("embès").
Il peut recevoir des préfixes, ou même une agglutination d’article, qui le rendent encore plus méconnaissable au francophone :
(ar)re + envèrs = (ar)renvèrs (pron. "(ar)rembès")
l’envèrs = lenvèrs (pron. "lembès") ; Lespy explique ceci :
« L’embès, bien que précédé de l’article, s’emploie avec un autre article ; on dit lou l’embès, le l’envers, deu l’embès »
Multidiccionari francés-occitan

revèrs, arrevèrs = reversa l’avèrs = exposé au nord


 

- VERDIER Gilles

canlata

français : treillis de liteaux pour l'aération de grange
Lo canlatar de Chè'u Ga (Sent Sever de Rustan)
Lo canlatar de Chè’u Ga (Sent Sever de Rustan)

La canlata [kan’lato], lo canlaton [kanla’tou], un canlatar [kanla’ta]. Le mariage de l’ibérique et du germanique…

Dans les fermes en L des côteaux des Hautes-Pyrénées et du Gers, le grenier de la grange est souvent protégé par un treillis de liteaux plats permettant la bonne aération.
Ce treillis de liteaux s’appelle en gascon de Saint Sever de Rustan « un canlatar » [kanla’ta].
Ce nom vient de canlata + suffixe collectif gascon -ar.
De la même famille :
Ua canlata = une volige ou une chanlatte utilisée en bord de toit
Un canlaton [kanla’tou] = le liteau. On dit aussi « lo listèth »

Dans ces mots, il y a deux racines : *cant et *latt.

Sur la racine *cant..
Etymologie : Le latin d’Espagne « canthus » a signifié la « bande de fer bordant une roue ». Ce mot provient, d’après Coromines, d’une racine *cant appartenant à une langue hispanique préromane et signifiant probablement « coin d’objet dur », « pierre d’angle dure ». Ce mot très ancien a donné dans les langues romanes des noms évoquant l’idée de « bord » ou de « pierre » :
Catalan : cantell = chant (côté le plus étroit d’un objet) ; cantal = caillou ; cantera = grosse pierre ; cantó = coin
Castillan : canto = coin
Italien : canto = coin, bord
Français : de chant = sur le côté ;
Occitan languedocien : cant = bord, côté ; canton = coin
Gascon : cant = bord ; canton = le coin ; en canta = penché ; en cantat = en pente ; la cantèra : le bord.

Sur la racine *Latt.
Etymologie : Vient de l’ancien allemand "lata" (anglais lath)… avec le sens de latte de bois. Le mot est passé du germanique dans toutes les langues romanes. W. v. Wartburg pense que cet emprunt très ancien vient de l’importance du mot dans la construction des maisons en bois des colons germains.
En gascon ua lata = latte, branche refendue pour faire les barrières. Un latar : perche, longue latte.
De ces deux racines :
• Le français a fait chanlatte (chant + latte) = chevron de bord du toit.
• Le gascon a fait canlata (cant + lata), canlaton, canlatar.


 

- VERDIER Gilles

sèda

français : trône, siège épiscopal

A Tarba, la catédrala que s’apèra tostemps « La Sèda ». Qu’ei bastida dens un borg aperat « Borg de la Sèda » de qui èra possecion de l’avesque a l’Edat Mejana. L’abescat (ara prefectura) qu’ei de tras.
A Auloron, qu’òm parla tanben deu capitol de la sèda d’Auloron.
A Saragossa, la catédrala qu’ei aperada « La Seo »
Dens las Pireneas catalanas, la vila d’Urgell, dab la sua catedrala romanica, que s’apèra adara «  La seu d’Urgell » empr’amor d’aquesta seu (catedrala).
Sèda, Seo, Seu… gascons, aragonés, catalans qu’emplegan lo madeish mot entà díder la residencia de l’avesque.
Qu’ei plan ua denominacion de las nosta Pireneas…deus dus costats.

Etimologia : qu’ei lo latin "sedes,-is" : sèti…maison…residencia ; l’origini qu’ei lo vèrb latin "seder" = èster setut.
...E qu’ei plan vertat que dens cada catedrala que’s tròba lo sèti especiau de l’avesque : la sèda avescau.


 

- VERDIER Gilles

a l’avèrs

français : exposé au nord

A l’avèrs [a’wèh] … le nord est l’ennemi du végétal….

Un mot gascon ignoré des dictionnaires...

A Saint Sever de Rustan (65), l’avèrs [a’wèh] est le côté à l’ombre, au nord, au froid, défavorable à l’agriculture.
Saint-Sever-de-Rustan

Aqueth peirassilh, qu’ei a l’avèrs… non creish pas viste… (Ce persil est à l’ombre… il ne pousse pas vite)
Non’s seca pas brica l’ardalh deu Prat de la Paguèra, qu’ei a l’avèrs… (le regain du pré de la Paguère ne sèche pas, il est au Nord).

Ce mot n’est pas relevé par les dictionnaires gascons les plus complets Palay ou le grand dicc. OC-FR de Per noste. Un oubli..?
Par contre, le dictionnaire OC languedocien d’Alibert relève le mot :
Avèrs, m. Nord, versant exposé au nord.

Etymologie. C’est le latin qui donne la clé : avèrs vient de l’adjectif adversus. Ce mot latin signifie d’abord en face, devant, mais s’emploie aussi avec une idée d’hostilité, de contraire…par exemple pour désigner un vent contraire venant du Nord (ventus adversum…).
C’est ce dernier sens, traduisant un nord ombreux et défavorable à l’agriculture, que le gascon de Saint Sever de Rustan a retenu depuis des siècles… revèrs, arrevèrs = reversenvèrs, renvèrs, arrenvèrs = envers, côté opposé au soleil


 

- Tederic Merger

esquilhar

français : égrener, décortiquer

Noms damb "esquilhar" :


 

- Tederic Merger

carrèr

français : carrossable

Tresor dóu Felibrige :
Multidiccionari francés-occitan

« Camin carré, route carrossable » (ici comme adjectif, mais semble avoir été aussi un substantif)

Noms damb "carrèr" :


 

- Tederic Merger

parlac, barlac, parlaca, barlaca

français : flaque d'eau, petite mare

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« barlàc, parlàc,-aque s. – Petite excavation sur un chemin ; cahot ; flaque d’eau, petite mare, patouillis. »


 
 

- Tederic Merger

ça-i !

français : viens !

 
 

- Tederic Merger

cuuboish

français : partie exposée au couchant et la moins large d’une toiture ou d’un coteau

Pron. "cubouch".
Tresor dóu Felibrige :
Multidiccionari francés-occitan

« CUBOUCH, Partie exposée au couchant et la moins large d’une toiture ou d’un coteau, en Gascogne »


 

- VERDIER Gilles

boishar

français : essuyer pour nettoyer, balayer

Un vieux rappel de l’utilisation du buis en Gascogne.

A Saint Sever de Rustan le verbe gascon boishar [bou’cha] veut dire essuyer. On l’emploie dans le sens d’essuyer pour nettoyer, enlever les saletés : Qu’òm boisha la taula.
En Gironde, le verbe boissar /boishar est employé dans le sens de balayer (Atlas Ling de Gasc. II 987) et il semble rejoindre en cela le sens premier. Boissar est également connu en Languedoc avec le sens de balayer.
Selon Coromines, ce verbes (boishar en gascon, boixar en catalan, boissar en oc lang.) vient du nom de la plante le buis : en catalan boix, en gascon boish, en oc lang. bois. boish = buis

Lo boish.
Lo boish.

Explication : Dans nos régions des deux côtés des Pyrénées, les balais pour l’intérieur des maisons étaient faits en buis. Par exemple à Bénasque (Pyrénées aragonaises) : « antiguamente las escobas para el interior de las casas se hacían de ramas de buixo ».
Donc : l’escoba de brana entà l’establa e l’escoba de boish entà la maison !


 

- Tederic Merger

michut

français : mi-cuit, pâteux, lourd, pas levé, compact

Pron. mitchut

« Un pastis mitchut qu’entougne » [Meaule]
Le dictionnaire de Pierre Méaule numérisé et présenté par une vaillante équipe pilotée par Eric B.

Le chef Patrice Lubet nous présente son pastis Mitchut de Capbreton


 

- VERDIER Gilles

coch, cocho

français : faux, fourbe, sournois

Coch [‘kouch], cocho [‘kouchou]. Un hypocrite venu du latin vulgaire.
A Saint Sever de Rustan, cet adjectif s’emploie pour désigner une personne fausse, fourbe, sournoise.
« Aqueth qu’ei cocho… ! Que t’en pòdes mefiar… »
Etymologie.
L’origine est un verbe du latin vulgaire *coctare dérivé de coctus, forme vulgaire du latin classique coactus du verbe cogere = obliger, forcer

Ce verbe a donné :
En catalan : cueitar = se presser, se dépêcher.
En occitan languedocien : cochar/coitar = chasser, pourchasser, presser, hâter mais aussi épier, surveiller, guetter.
En gascon : seul le sens péjoratif lié à épier, surveiller est resté chez nous : un coch est bien un hypocrite, un sournois… A noter que selon le grans dicc. OC FR de Per Noste, le verbe cochar existe dans les Landes avec le sens de cacher son jeu, agir sournoisement…


 
 
 

- Tederic Merger

garla

français : marécage, terrain humide

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« garle, garlè,-re s. – Marécage ; terrain humide »


 
 

- Tederic Merger

barar

français : tourner, aller en tournant, tournoyer

« ha bara [har barar] : terme d’écarteur » [Dictionnaire de l’abbé Foix]
« L’aguila au cèu que bara » [cançon Los Hilhs de la Montanha]
« la hourrère de moùnde qui-m barabe autour » [Simin Palay - Tros causits]
« lou mousquetàri qui, d’û capèt emplumachat, e bare » : le mousquetaire qui, plumes au chapeau, fait tournoyer son épée [André Pic, Debiset sus l’amne gascoune, Reclams, 1934]


 

- Tederic Merger

plantanha

français : pépinière, plantations du jardin

Prononcer "plantagne"...
Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« plantagne sf. – Pépinière ; ce qui est planté, légumes du jardin ; action de planter et particulièrement des arbres »
Lespy :
« Las plantagnes dou casau »


 
 

- Tederic Merger

anclar, anglar

français : cantonnade, coin de terrain


Multidiccionari francés-occitan


 

- Tederic Merger

pedolh, polh

français : pou

Pron. respectivement "pédouilh", "pouilh".


 

- Tederic Merger

gerla

français : pré et grange, terrain de méandre, île

Palay :
Multidiccionari francés-occitan
gèrm, gèrt = grange et prés au bas des montagnesisla, iscla, illa, aïla, irla, ierla = île
« gère, gérle sf. – Superficie herbeuse limitée ; grange et herbage environnant. V. gèr. N. de p. Gères, Lagerle, Layerle. »
Entre gerla et gert,germ, il a pu y avoir des confusions...

Noms damb "gerla" :


 

- Tederic Merger

atelader

français : prêt à recevoir l'attelage

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« Bête que l’on peut atteler ; véhicule prêt à recevoir l’attelage. »


 

- Tederic Merger

cardùs, cardush, cardusha

français : chardon, cardère

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« cardùcho (G.) sf. – Cardère (plante). Douço coumo uo cardùcho, se dit d’une personne revêche. »
« cardùch,-e s. – Chardon des blés. »
Tresor dóu Felibrige :
« CARDUCHO, f. s. s. f. Chardon, en Gascogne »

Noms damb "cardùs, cardush, cardusha" :