Lo manaquin. La corbeille batave...

- VERDIER Gilles

“A cada desperoquèra, los manaquins qu’èran radèrs de cabelhs de milhòc.”

A Saint Sever de Rustan, on appelle “un manaquin” la grande corbeille en lattes de chataigniers tressées. Il servait en particulier pour mettre les épis de maïs destinés à la consommation de la volaillle.
Ce mot gascon est absent, à ma connaissance, des dictionnaires de référence. On ne le trouve écrit (manakí”) que dans l’atlas linguistique de Gascogne (point Gerde 431 du tome II) pour désigner la « cage d’isolement de la poule et de ses poussins ».
Avec cette unique attestation écrite, on peut dire que le mot est connu du sud au nord de la Bigorre.
Dans le dictionnaire de Jean Bourdette (gascon du Lavedan), on trouve : mana (nf) = manne ou panier grossier d’osier plus long que large avec deux anses ou poignées aposées au bord.
Pour le reste de la Gascogne… ?

Etymologie.

En français, une « manne » est un grand pannier d’osier. Ce mot vient du picard “mande” = panier venant du néerlandais “mande” = panier.
De là on a en français le mot “mannequin” = panier en forme de hotte. Ce mot vient du picard “mandequin” venant du néerlandais “mandekijn”, diminutif de “mande”.
Ce mot hollandais est donc arrivé par le picard et le français jusqu’au gascon par l’intermédiaire des flux de marchandises et de leur contenant.
Il a été parfaitement gasconnisé dans sa phonétique.

Attention, le mot mannequin a deux sens en français :
Le mannequin : panier en forme de hotte (du néerlandais « mandekijn »). C’est le gascon “lo manaquin”.
Le mannequin : la figurine (du néerlandais “mannekijn = petit homme). C’est le gascon “lo manequin” / “la monaca”.

Un gran de sau ?

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