Còr de Bearn Pyrénées

Navarrenx


 

 

Lòcs (lieux-dits = toponymie, paysage...) de Navarrenx :


 

 

 

Grans de sau

  • Navarrencs en gascon.

    Nabarrengose en basque selon Euskaltzaindia, qui a du trancher parmi plusieurs formes voisines existantes :

     Nabarrengose(n) (Gure Almanaka, 1926)
     Navarrengose(n) (Gure Almanaka, 1946)
     Nabarrenkose(n) (Gure Alanaka, 1950)
     Nabarrengose (Diharce Iratzeder, 1961)
     Nabarrenkoxe (Irigarai, 1961)
     Nabarrengose (Dassance, 1966)
     Nabarrenkose (Dassance, 1966)
     Nabarrengose (Haritschelhar, 2006)
     Nabarrenkose (Davant, 2006)

    Il semble y avoir deux suffixations différentes en gascon et en basque. Quelqu’un en saurait plus ?

  • La première attestation de Navarrenx est dans un texte latin du XIème siècle, au sujet d’une bataille : "non in ripa Soulensi sed in sponda Navarrensi". Je n’ai pas l’original sous les yeux, le moule de la déclinaison latine varie sur Google, selon les sources.

    L’interprétation n’est pas claire, Orpustan y voit un "talus des Navarrais", tout simplement, sans clairement comprendre l’allusion aux Navarrais en question, tandis que d’autres traduisent "talus de Navarrens", autrement dit déjà le nom de la ville, à une variante orthographique près.

    Je dis orthographique car il me semble assuré, contrairement à ce qu’avançait Grosclaude, que la finale n’est pas un suffixe, -enx, mais simplement la transcription du son nasal du gascon occidental. Tout simplement, la finale -ens était prononcé -engs/engx, avec vélarisation, qui deviendra nasillement orthézien, graphiée : -enx.

    Autrement dit, selon moi, il faut expliquer Navarrens. Et l’on en revient à l’hypothèse "des Navarrais". J’y crois assez peu, pour dire la vérité, car c’est évacuer toute une série de toponymes en -enx dans la contrée (issus de -ens) : Baillenx, Bérenx, Bérerenx, Guichenx, Lhenx, Mallardenx, Mourenx, Ossenx, Ozenx, Sarpourenx, ... et la série landaise connue : Artassenx, Beylenx, Brassenx, Canenx, Daillenx, Ligautenx, Marlenx, Marrenx, Morcenx, Moundenx, Nazarenx, Philondenx, Pontenx, Poudenx, Soulenx, ...

    Bref, c’est à une étude au cas par cas qu’il convient de s’adonner, en partant vraisemblablement de l’hypothèse d’une série en -ens autour des Landes et du Béarn occidental, se poser la question de son lien éventuel avec les toponymes bien connus en -ens dans toute la France méridionale, généralement tirés du germanique -ingos, pour nommer une terre wisigothe ou franque.

    A titre personnel, je crois que la plupart des toponymes en -enx sont de bêtes formations latines sur le suffixe -ensis, tandis que d’autres masquent probablement des formations pré-romanes réduites à une forme romane -ens.

    Dans cette optique, l’attestation d’un nom basque pour Navarrenx pourrait être très éclairante, pour comprendre la "valeur" de la suffixation -ens. Mais en fait, elle pose bien plus de questions qu’autre chose ! Et je me demande, somme toute, si nous n’avons pas là une basquisation du toponyme gascon, que les Basques entendaient "Nabarrénks", la finale étant difficilement prononçable en langue basque, avec introduction d’une voyelle pour aider à la prononciation.

  • D’après Thierry Issartel dans le livre collectif "La vie en Gascogne à l’époque des bastides : marchés et libertés"*, Navarrenx n’a pas eu de chance :
    d’abord "bastide médiocre" qui n’a jamais décollé, elle a été transformée en place forte par le roi de Navarre qui venait de perdre la partie transpyrénéenne de son royaume, et elle a manqué aussi être la capitale des Etats de Navarre ;
    le fait d’être une place forte n’a amené que des charges aux habitants : d’abord celle d’héberger les soldats (ils n’avaient pas de casernement à cette époque).

    Enfin, Wikipédia nous apprend que « Navarrenx fut choisie comme premier chef-lieu du département des Basses-Pyrénées (4 mars 1790), avant que la ville de Pau ne lui succède, le 14 octobre 1790. »

    * Ed. Bastides 64 et Cercle de l’Arribère

  • Mes grands parents de coeur -RIP- en venaient et ils en tiraient une incroyable fierté : pour eux c’était la capitale du Béarn, autant dire quelque peu le centre du monde ! Je ne sais si c’était le cas de quelques uns des natifs et habitants de la ville ou une fierté locale généralisée.
    Peut-être une compensation collective à ces occasions ratées ?


Un gran de sau ?

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