Suzeraineté anglaise lafitte.yan [Forum Yahoo GVasconha-doman 2006-12-05 n° 7657]

- Jean Lafitte

Bonjour les amis,

J'ai lu avec plaisir l'écho favorable de Christian Humbert à ma réflexion
sur le jacobinisme.

Comme Guilhem Pépin est sans doute trop occupé par l'achèvement de sa thèse
pour intervenir, je voudrais seulement corriger ce qui me parait une erreur
d'appréciation de la part de Christian (erreur commune pour ceux qui n’ont
appris l’histoire que dans les livres de l’école française) sur les quelques
3 siècles de suzeraineté londonienne sur le duché d’Aquitaine, puis de
Guyenne.

Il écrit en effet, à propos de la progression de la langue anglaise dans nos
sociétés : « Pour les gascons ce ne sera qu’un retour aux sources, nos
ancêtres ont du la bredouiller lorsqu’ils étaient sous domination
anglaise. »

En réalité, ce n’étaient pas les Anglais qui dominaient notre pays, mais le
roi d’Angleterre qui cumulait ce titre avec celui de duc d’Aquitaine, cette
province étant partie du Royaume de France ; d’où l’hommage que le Duc devait
au Roi de France. Les choses se sont compliquées quand les légistes français
ont écarté le roi d’Angleterre de la succession au trône de France en
exhumant la » loi salique » qui réservait le trône aux enfants mâles (déjà
le machisme !), alors que le roi d’Angleterre tenait ses droits d’une fille
ainée d’un roi de France (j’ai oublié les noms et les dates).

Mais la dynastie londonienne était d’origine française, normande plus
précisément, et tout les grands seigneurs parlaient fançais ou normand. Or
pour un roi qui se prétendait héritier légitime du trône de France, pas
question de parler anglais à la cour, on parlait français.

Donc les Gascons de Bayonne ou de Bordeaux qui avaient affaire à Londres s’y
exprimaient en français ou en gascon, pas en anglais.

Et Michel Grosclaude s’est élevé à juste titre contre les explications par
l’anglais de toponymes gascons, hormis Libourne et Hastingues.

Amistats.

J.L.

Grans de sau

  • Et oui !!!
    Ne parlant pas le gascon, j’ai appris l’histoire dans les livres de "l’école française" que
    semble fustiger notre ami Jean !
    J’ai, par contre, un sens de l’humour qui doit dépasser toutes les écoles puisqu’il n’est pas
    compris... et que ce n’est pas la première fois ! La prochaine fois, je ne m’interdirai pas
    d’utiliser le terme "baragouiner" pour la langue que devait utiliser nos ancêtres. Et ne me
    faites pas remarquer que cela vient du bas-breton qu’abhorrait mon viel ami Barrère, on
    trouve cette information même dans Paris-Match, donc elle est à ma portée.

    Cordialement,
    Christian

  • Christian, nous aurons l’occasion d’en reparler dimanche (je crois qu’entre
    tous les participants au repas nous avons beaucoup de choses intéressantes à
    nous dire) mais je ne prends pas les livres d’histoire de l’école de la
    République pour argent comptant. Il y a beaucoup de choses non dites tel que
    sur les guerres depuis 1870.

    Il suffit de reprendre quelques ouvrages d’historiens (en recoupant
    plusieurs) pour se rendre compte qu’on nous a aménagé une histoire. Même un
    film récent nous fait découvrir une autre histoire.

    Il faut donc être mesuré sans tomber dans la parano du tout faux.
    Je comprends que Jean Lafitte soit amené parfois à fustiger les acquis de
    l’école.

    Louis DOLLO
    http://www.pyrenees-pireneus.com

  • Même s'il y a eu quelques incursions "anglaises" sur Lourdes et la bat det
    Barège, je ne crois pas que le Roi d'Angleterre ait exercé son pouvoir sur
    la Bigorre pas plus que sur l'Armagnac ou le Comminges également gascon

    Louis DOLLO
    http://www.pyrenees-pireneus.com

  • Car Louis,

    Ce que tu as écrit est vrai pour le Comminges mais pas pour le reste :


     les vicomtes de Lomagne et les comtes d'Armagnac faisaient hommage aux ducs
    d'Aquitaine (ex : Gui-Jaufré (1058-1086) ou encore Richard Coeur de Lion
    (1169-1199)). Encore vers 1250 (je n'ai pas la date précise en tête), le comte
    d'Armagnac de l'époque faisait hommage au roi d'Angleterre en tant que duc
    d'Aquitaine et cela a continué jusqu'en 1294. Ce fut pendant la guerre de
    Gascogne (1294-1297/1303) entre le roi-duc Edouard Ier et le roi de France
    Philippe le Bel que le comte d'Armagnac Bernat VI se rallia à ce dernier. Son
    successeur Johan Ier fit de même, mais il fit hommage au Prince Noir en tant
    que prince d'Aquitaine en 1365 avant son appel et sa révolte en 1368.


     après la fin du comté de Gascogne (1063), les comtes de Bigorre se sont peu à
    peu rapprochés des rois d'Aragon après avoir reconnu le pouvoir des ducs
    d'Aquitaine. Sous le règne de Richard Coeur de Lion en tant que seul duc
    d'Aquitaine (1169-1189), le comte de Bigorre Centot reconnaissait qu'il devait
    hommage au roi d'Aragon tout autant qu'au comte de Poitiers (= duc
    d'Aquitaine).
    Tout comme pour le Béarn, la mort de Peire II d'Aragon à la bataille de Muret en
    1213 signifia le retrait politique de l'Aragon au nord des Pyrénées et le
    retour dans le giron des ducs d'Aquitaine, alors aussi rois d'Angleterre. Ces
    derniers intervinrent alors fréquemment en Bigorre et aurait sans doute réussit
    à rattacher ce territoire à leurs domaines après 1283(mort du dernier comte de
    Bigorre autonome) si le roi de France ne s'y était opposé pour y mettre la main
    lui-même. La Bigorre fut rattaché à la principauté d'Aquitaine du Prince Noir
    dès 1362 (soumise au roi d'Angleterre en 1361) et elle fut donnée au captal de
    Buch par le Prince Noir en 1369 en vue de la défendre face au comte d'Armagnac.
    Elle fut essentiellement reconquise par les français en 1370 et en 1373. Mais le
    château de Lourdes et une partie de la Bigorre resta "anglaise" (dire béarnaise
    serait plus juste)avec sa garnison dirigée par des cousins de Gaston Fébus
    jusqu'en 1407, quand ce château se rendit aux Français.

    Amistats,

    Guilhem

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