Adixat,
L’ami Tédéric Merger a écrit à propos de l’emploi du français par la Réforme :
« Lo francés qu'èra dejà ua evidéncia, probable, au moment de la Reforma (1550-1650). L'edit de Villers-Cotterets qu'èra passat pr'aquiu.
« Le Bearn n'era pas concernit per aqueste edit, més Jana de Labrit, benlèu que si...
« O au mensh, que n'avè gahat l'esprit ? »
Il a raison d’être prudent. Car je conseille à tous la lecture de l’incontournable thèse d’Auguste Brun, 1923, téléchargeable :
http://www.archive.org/details/rechercheshistor00brunuoft
J’en tiens une version méliorée à la disposition de qui me la demandera (2,7 Mo).
Il a montré que l’article 111 de l’ordonnance d’aout 1539 sur le fait de la justice (improprement appelée « édit ») n’a fait que consacrer un mouvement très avancé sur l’ensemble du royaume, et même en dehors : Savoie, Avignon papal.
Les États de Béarn correspondaient en français avec l’administration du roi de France.
Il est quasiment certain qu’Henri II d’Albret, puis Jeanne d’Albret et son époux n’usaient guère que du français entre eux, et avec leurs proches.
Si les États de Béarn ont protesté et rappelé que le béarnais était la langue de l’administration
du Béarn, j’ai la conviction que c’était pour prévenir un rapprochement avec la France qui aurait porté atteinte à lers privilèges. Car le français était déjà bien implanté dans les classes dirigeantes.
Et la Réforme n’avait que des textes en français. Les Psaumes de Salette n’ont été publiés qu’en 1583, c’était déjà bien tard. En attendant, on les chantait en français dans la traduction de Marot, si je ne me trompe.
Gauyous Nadau a touts,
J.L.