Quelques références historiques :
Une recherche dans l’édition des archives départementales
de la Gironde a permis de trouver les références anciennes suivantes :
- Dans le volume 36 page 116 : on trouve dans les baux et reconnaissances de fiefs situés dans la juridiction de Saint
Macaire un acte en occitan (langue officielle des actes juridiques dans notre région jusqu’à l’édit de Villers-Cotterets) du 10 mars 1313 "conoguda causa sia que Guilhem de Cogolhat de la parropia de Sent Per d’Aurelhac, per sa bona voluntat......"
- Dans le volume 36 page 139 : un autre acte du 12 juin 1390 "la parropia de Sent Pey d’Aurelhac".
Entre le début du XIVème et la fin de ce siècle là, l’orthographe de "Pierre" a changé. En effet du XIe au XIVe on trouve une
forme très normalisée, à savoir Per en Gascon, et en Languedocien Pere ou Peire.
A partir du XVeme siècle jusqu’au début du XXeme siècle, la forme Pey (et Peyre en languedocien) s’est imposée, par exemple
"Pey Berland" archevêque de Bordeaux au moment de la conquête française du milieu du XVe et bien entendu le nom de votre commune.
La dénomination "St Pierre" est une francisation récente qui s’est imposée au XIXe siècle. C’est bien entendu "Pey", qui est le prénom Pierre en occitan de Gascogne, qui était la forme habituelle. Le registre municipal de 1789 l’atteste, comme les cartes anciennes, et "St Pey d’Armens" et "St Pey de Castets" par exemple ont gardé la forme classique.
La graphie normalisée du gascon :
Dans un souci de normalisation et de simplification de l’orthographe le y a été supprimé de la graphie de l’occitan depuis plus de 100 ans.
Toutes les langues latines ont fait de même à l’exception du français (le Castillan a seulement conservé le y pour la conjonction de coordination "et").
L’écriture actuelle de Pierre doit être "Pèir" en gascon. En effet en occitan le r final est étymologique,
il ne se prononce pas.
Il permet seulement les dérivations comme Peiròt ou Peiron ou Peirotet et bien sûr Peire en languedocien, en provençal et en
limousin.
On est donc revenu le plus près possible de l’écriture du XIII XIVe qui était souvent la plus simple.
Pour Aurillac, vous constaterez que l’écriture
ancienne comporte le "lh" qui s’est conservé souvent dans les noms de lieu et de personne et qui est utilisé pour la mouillure du l dans
l’orthographe de l’occitan comtemporain.
Tout cela donne "SENT PÈIR D’AURELHAC".
Conserver PEY à la place de PEIR (par exemple SENT PEY d’AURELHAC) présenterait le désavantage
d’utiliser une écriture archaïque de l’occitan et de maintenir le y qui n’est plus utilisé par personne en occitan, de la Provence à la Gascogne.
La prononciation de SENT PÈIR D’AURELHAC :
Sent : en gascon "e" correspond au é français, soit le son [e] en alphabet phonétique international (API), le é et le n sont bien détachés, comme dans la prononciation girondine de Podensac.
Pèir : "è" on met un accent grave sur les voyelles pour marquer l’ouverture du son. L’occitan diphtongue les groupes de voyelles donc pour èi on doit détacher la prononciation du è et du i en appuyant sur la première, à savoir le è. Le r final ne se prononce pas en occitan.
Aurelhac : Au comme èi se diphtongue et donne le son "aou". lh l’ajout du h au l marque la mouillure du l comme ll en castillan ou en catalan. L’accentuation du mot Aurelhac porte sur la dernière syllabe, comme tous les mots qui finissent par une consonne.
La prononciation de quelques autres lettres :
"a" se prononce comme en français, sauf en finale lorsque notamment il marque le féminin ; alors il doit se
prononcer "e" en Gironde et dans les Landes, "o" faible à Toulouse, Agen ou Marseille et "a" faible à Nice, Montpellier ou Tarbes. Exemple : gat, gata.
"o" se prononce ou, exemple dotze.
"ò" avec un accent grave devient o, exemple un òme.
"ch" se dit tch, exemple chapar.
"sh" donne le son ch, exemple lo peish.
"nh" se dit gn, exemple nhacar.