Lòcs (toponymie, paysage...) de Saint-Laurent-Médoc
Le Jauga
(lo) Jaugar
|

Nous faisons le tour des toponymes de Saint-Laurent-Médoc, ces jours-ci !
Le Houréna

Un nom mystère, que je laisse à la sagacité des gasconhautes !
Le Vivey
|

L’un des nombreux hameaux de la commune.
Le Loch
(lo) Lòc
|

La présence du mot gaélique, fréquent en Écosse, est improbable, mais a probablement aidé à un tel habillage graphique.
Le toponyme "Le Loc" est relativement fréquent en Bordelais, notamment en Médoc. Il doit bêtement s’agir du gascon "lieu".
[Le FANTOIR donne "CHE DU LOC RIONET" (Chemin du Loc dans le hameau de Rionet).
Tederic M.]
Le Junca
(lo) Juncar
|

Je suis quelque peu dubitatif quant à cette couleur saumon ...
La fontaine de Bernos
Vernòs
|
La hont de Vernòs
|

Très clairement, il s’agit d’un des lieux les plus mystérieux de toute la Gascogne. Un lieu vraisemblablement très ancien, un nom de toute évidence basco-aquitain (ce qui est rare en Médoc), et puis surtout, l’ambiance du site.
Ce que la photo ne montre pas, c’est qu’un lotissement jouxte la fontaine, juste derrière : c’est absolument à devenir dingue de voir que même un tel lieu, d’une évidence patrimoniale nette, ne suffit pas par lui-même à être sauvé des carnages de l’urbanisation contemporaine.
Nous sommes à un stade inédit d’absence de lecture des paysages.
Le château de Sémignan
Lo castèth de Seminhan / Lou castèth de Semignan

Le Médoc a été travesti depuis un peu plus d’un siècle : l’imaginaire envahissant de la vigne, une expérience plus poussée et précoce de révolution industrielle, l’influence bordelaise ancienne (notamment architecturale) comme moderne (le Médoc, banlieue pavillonnaire), l’assèchement des marais, ... autant de facteurs qui ont rendu ce pays moins "landais" en apparence.
Et pourtant, c’est depuis le Médoc et le Buch que tout l’imaginaire landais est venu, via Bordeaux. Et hier soir, en empruntant le petit chemin de terre qui mène aux ruines du château de Sémignan, j’ai comme retrouvé le Médoc d’avant, d’avant les clichés, d’avant sa banalisation.
Le vieux château ruiné des Albret, dans le type gascon proche des casas-torres espagnoles, âpre, l’horizon sauvage pour lequel le pin n’est pas une barrière mais un repère au loin, c’est le vieux Médoc !
Les lieux sont à l’abandon, malgré une campagne de restauration récente. L’on doit se trouver sur une propriété privée, et je craignais à chaque pas de me retrouver nez à nez avec un propriétaire d’une race peu sensible à mes divagations romantico-touristiques.

Le château est entouré d’un grand champ de maïs : aucun bruit, si ce n’est le cliquetis des arroseurs automatiques : l’ambiance est quelque peu surréaliste. Le spectacle doit être plus beau encore l’hiver, plus morne.

Et après 30 minutes sur place, il est l’heure de s’en retourner à la voiture, garée au hameau de Sémignan (le domaine de Seminius, un fundum romain) : d’autres toponymes m’attendent, témoins d’un Médoc très gascon. Mourlan, Le Junca, Les Crabeyrins, Bruguenègre, ... Et le summum, les toponymes basco-aquitains en -os : Biscarosse et Bernos !

A suivre.
Petit MAINE
(lo) Maine
|


DEVIDAS
Dans le Médoc landescòt, il serait facile de devenir photographe animalier !
L’explication de "Devidas", qui figurait tel quel apparemment déjà chez Cassini, je ne l’ai pas. David + suffixe -as ? David est tellement absent de l’onomastique gasconne que ce serait étonnant.
Il y a Devinas dans la commune de Carcans, dont c’était même l’un des anciens villages.




