Source :
MONESTIER Jean, 1975. ― Florilège des poètes gascons du Médoc. Escole Jaufré Rudel, Bordeaux. Suivi du Glossari gascon ancian dau Médoc, établi d’après les notes de Pierre-Louis Berthaud. (Arch. mun. Bx, 7 A 106)
abrondar (déborder)
abseuvament (absolution)
absòvre (absoudre)
aganit (exténué) : prend aussi les sens d’’’avare’’ et surtout ’’affamé’’.
agradable/agradèir,a (agréable) : en gascon actuel, on dit agradiu.
agraula (corbeau) : usité en gascon moderne en Bordelais, Entre-deux-Mers.
agraulon (frelon) : usité en gascon moderne en Buch, Médoc, Bordelais, Entre-deux-Mers.
agrua (cerf-volant) : mot intéressant à reprendre ; on utilise plutôt vola-papèir.
aguèita-pensat (guet-apens)
amaressa (amertume)
arramat (troupeau, troupe) : à rapprocher de bèth-arramat ’’beaucoup’’ (en bazado-garonnais), qui se dit aussi bèth-arremat probablement par confusion avec le verbe arremar ’’ramasser’’ (d’où l’idée de ’’ramassis’’).
Arremèdi (Rémi) : on voit la présence du a- gascon. Actuellement, Remèdi.
autreiar (octroyer) : on attendrait autrejar.
autrei (octroi)
arremens (néanmoins) : repris par Palay, semble ne plus exister. Correspond bien à ’’néanmoins’’, étymologiquement parlant !
vagason (entrée de la nuit) : connu à St André de Cubzac (ALG) et en saintongeais : ’’baguezon’’.
batlèga (banlieue) : on attendrait banlèga.
balèsta (arbalète)
barbèu (plant de vigne enraciné) : cf. Vigneau : ’’barbat s.m. Sarment de vigne servant de marcotte ou provinage.’’
bargar (tiller le chanvre) : usité en bazado-garonnais.bargat = fatigué
barricotet (petit baril), barrolh (verrou) : idem.
bartòc (tampon) : cf. le toponyme ’’Bartouquey’’ à St Pierre d’Aurillac. Bartòc/bardòc : mot gascon (https://apps.atilf.fr/lecteurFEW/).
benmerent (bien méritant)
berjonèir (apprenti pêcheur)
borsèir (trésorier) : très compréhensible !
vit (membre viril) : utilisé dans vit d’ase, vit d’auca, mais aussi en français.
bransolar (branler, brandiller) : on connaît actuellement brantolar, brandolhar...
bridana/blidana (borne) : bridana est attesté en Médoc occidental (ALG). Etym. inconnue (https://apps.atilf.fr/lecteurFEW/) => Ce lien me fait tout à coup comprendre l’origine du lieu-dit ’’la Bidane’’ à Langon, qui m’intriguait depuis des années !!! On fait des découvertes tous les jours !
briu (grenouille verte)
cabau (capital) : mot attesté en Buch au XIXe s.
buuratge (boisson) : variante en gascon plus central : beuratge (Vigneau).
vitalhas (vivres) : attesté en Buch, sauf erreur.
caborn (creux d’un arbre) : mot commun guyennais, limousin, saintongeais, mais habituellement au féminin.
"Candelay" (Chandeleur) : j’ai relevé Candelèir, la Candèla, le vieux N.D. de las Candèlas...
caumàs (chaud étouffant) : mot gascon commun.
canonge (chanoine)
shiriscar (crier comme de petits oiseaux) : Jacques Gaye indique que charisclar signifie ’’siffler les alouettes’’ chez les chasseurs de Benauge.
shiriscauda (chauve-souris) : l’ALG donne soriscauda (Médoc, Bx),sherigauda (Pujols/C.), shire(s)cauda/chiriscauda (Entre-deux-Mers), cheriscauda (garonnais).
clavèir (majordome) : ’’celui qui porte les clefs’’.
compelir (forcer) : cf. https://apps.atilf.fr/lecteurFEW/.
cornau (quartier, carrefour) : mot peut-être encore connu dans les Landes ? A donné le patronyme Ducourneau (parmi mes ancêtres !).
cronhon (anneau en bois tordu) : cronon/cornon ’’anneau du joug’’ en Médoc (ALG).
darrocar (déraciner) : usité en gascon moderne, mais aussi dans le sens de ’’dénicher’’ (on dit aussi derrocar.
deuterèr (débiteur) : curieusement pas deuterèir. Litt. ’’qui a une dette’’.
embaisar (embrasser) : inusité (cf. potonar/potonejar).
enganhar (tromper) : enganar en occitaniste.
envenerar (empoisoner) : litt. ’’envenimer’’. Aujourd’hui, ’’venin’’ se dit velim/velem/venim en Médoc.
finholar (se pavaner) : Mèste Verdié l’a utilisé dans son dialogue des recardeyres.
flaja (pampre) : c’est toujours le mot garonnais.
flaunhac (paresseux, indolent) : Vigneau indique : ’’flaugnac, -aque adj. 1° En parlant d’aliments, insipide, sans goût, sans saveur. 2° Au physique et au moral, mou, délicat, paresseux.’’
forc (baquet d’oignons et d’ail)
graupir (saisir avec les doigts) : aujourd’hui, graupit signifie ’’engourdi’’ (mais quand on est engourdi, n’est-on pas saisi ?). Par contre, en bazado-garonnais,
graupiar ’’égratigner, gratter (le sol)’’...
grumbelet (vrille, avant-clou) : cacographie pour guimbelet ? En tout cas, on atteste guimbalet en Buch, gibelet en Libournais.
erbatjar (cueillir des herbes) : verbe judicieux !
estatge (domaine) : on dirait maine.
Ilègi/Elègi (Eloi)
isament (semblablement) : https://apps.atilf.fr/lecteurFEW/.
jasi (et non pas) : serait-ce ja si, ja sia ?
gemborat (eau qui a servi à faire bouillir les boudins) : cf. http://losarmoneir.unblog.fr/2015/05/17/lo-punt-sus-lo-gimborrat/
jusus (attelage boeufs) : ???
lugan (grande étoile) : usité en gascon moderne.
majuscar (biner la vigne) : magescar ’’biner’’, majuscar ’’bêcher’’, les deux en Entre-deux-Mers ; magescar ’’labourer une 2e fois’’ (Portets).
manèir (domestique) : apprivoisé (vérif. la localisation : Buch ? Landes ?).
marme (marbre)
mercadèir (marchand)
monadèir (monnayeur) : cf. la vieille famille bordelaise Monadey (nom disparu mais il reste le château Monadey sur le campus de Talence-Pessac).
mairame (merrain)
naut (pierre creusée, auge, cercueil) : nauc cité par H.Caudéran, nauc ’’auge’’ et nauquet ’’petite auge’’ cités par Vigneau.
nustemps (jamais) : https://apps.atilf.fr/lecteurFEW (’’ancien béarnais’’).
pavia (pêche) : la pavie est une pêche à chair adhérente.
padenc (pâturage) : cf. ci-dessous.
padoencs (vacants) : toujours usité dans le sens de ’’pâturages’’ ou ’’pâturages communaux’’, nombreux toponymes.
pancosèir (boulanger) : rappelle le mot occitaniste panissèr ; en Gironde, on utilise le mot francisé bolangèir.
perissèir/pelissèir (pelletier, écorcheur) : Pélissey existe comme patronyme.
pogador (puits) : repris hélas par Per Noste comme mot médoquin.
pòrge (cimetière) : utilisé dans Los Secrets dau Diable (milieu XIXe, Bordeaux).
ralèta (doucement, ras de terre, en roulant) : de ralètas/de relètas toujours usité en Bordelais et Entre-deux-Mers (benaujant, garonnais). Se raletar est périgourdin.
rasonador (avocat) : étonnant !
reclam (écho) : mot utilisé en gascon moderne, dont en Pays de Buch.
rèira-garda (examen)
rulhèira (auvent) : étrange mot, dérivé de rulha ’’ru, fossé, rigole’’...
renebauda (églantier) : attesté en Médoc, ainsi que renebau en Entre-deux-Mers.
sagrunada (haricots cuits a l’eau et au sel) : mot attesté dans le nord de l’Entre-deux-Mers (ALG), cf. aussi infra.
sentonica (santoline) : toujours usité en Médoc, semble-t-il.
sòbra-fòc (couvre-feu) : fòc a été remplacé par huc/fuc. A ce sujet, il est très intéressant de remarquer que les formes non diphtonguées (huc, fuc, hòc, fòc,...) suivent la vallée de la Garonne, alors que les formes diphtonguées (hoec, fuòc...) sont à l’écart de la vallée. Je suppose que les brassages de population dans la vallée de la Garonne ont contribué à simplifier les formes.
somonir (avertir) : repris par Palay, je crois. ’’Sommer, assigner, réprimander’’, etc. (https://apps.atilf.fr/lecteurFEW).
sosinar (taquiner) : repris par Palay, je crois.
tarronar (gronder..)
tesaurèir (trésorier) : rien d’étonnant.
tilhèir (peuplier d’Italie) : étrange ; confusion avec ’’tilleul’’ ?
trenç (morceau) : signifiait aussi ’’parcelle’’. Noté en béarnais (https://apps.atilf.fr/lecteurFEW).
trescà (jusqu’à) : rappelle le bas-médoquin trunc a, truncas a
Il est intéressant de remarquer que le gemborat et la sagrunada, comme les camas d’olha encore connues en Médoc, sont des appellations typiquement guyennaises et non gasconnes - encore que le gemborat ait été apparemment connu dans le Gers, et qu’il déborde (humour !) en Bazadais. La sagrunada/sabranada, quant à elle, est typiquement un mot de la vallée de la Dordogne.