Photovoltaïque à Losse Tédéric D.

www.dailymotion.com/video/xdggc2_photovoltaique-plein-cadre-avec-ser_tech

Quelle démagogie !! Je vous laisse apprécier l’interview.
Il le vend bien son truc !! Le paysage est magnifique ! J’espère que toutes les communautés de communes des Landes suivront pour avoir des milliers d’hectares de champs photovoltaïques.

Grans de sau

  • 317 ha pour, d’après ce qui est dit, satisfaire les besoins de 40 000 foyers en électricité, c’est peut-être acceptable ?
    Quant au "Site biodiversité" indiqué par la pancarte, je demande à voir...

  • La question du photovoltaique ressemble beaucoup à celle des éoliennes (cf un échange là-dessus il y a quelques mois) ; toutes deux posent les questions suivantes :
     jusqu’où est-il normal de stériliser de vastes étendues jusque là soit cultivées soit boisées, pour un bénéfice énergétique profitant sinon à une collectivité du moins à un vaste ensemble de consommateurs/utilisateurs ?
     cette "stérilisation" est-elle identique dans les deux cas ? L’emprise au sol des éoliennes est énorme (en moyenne,100m3 de béton et 20 m3 de ferraille, je crois), alors que les constructeurs ne s’engagent jamais à rétablir la situation initiale en fin de cycle ; quid des panneaux photovoltaiques ? il me semble que c’est moins grave.
     quelle est la qualité de l’électricité produite ? Nécessité de doubler les éoliennes par de l’énergie fossile pour les moments sans vent d’un côté, quid du photovoltaique ?
     quelle est la retombée pour les collectivités locales/propriétaires bailleurs ? Si c’est une simple économie de rente, déresponsabilisante, il y a vraiment problème...
     y a-t-il une option plus légère que les champs photovoltaiques de grande surface ? En d’autres termes, des unités de plus petite taille, moins agressives pour les paysages, sont-elles rentables et donc envisageables ?

    Certes, notre site n’est pas un site de discussion écologique mais ce type de sujet concerne bien la substance de nos pays gascons, alors...

  • Voici une étude des "Amis de la terre" des Landes qui aborde entre autres les fermes solaires.
    C’est pour moi presque aussi difficile à comprendre que le message profond de Bernat Manciet :-)

    En conclusion, les Amis de la terre se disent « opposés aux fermes solaires construites sur des terrains naturels, ou agri­coles ».
    Ils préfèrent « les installations sur toiture, et zones déjà artifi­cialisées : parking, zones industrielles en friche, ou en déshérence, sols modérément pol­lués ».

    La ferme du Gabardan est évoquée : « de loin la plus grande, la plus ancienne, la moins efficace »

    Quant aux retombées pour les collectivités locales de cette ferme du Gabardan, il me semble que l’interview de Serge Jourdan dit que la location des terres communales au maître de la ferme solaire (le mastodonte EDF) génére un revenu.
    C’est donc bien un genre de rente, et je vois mal comment ça pourrait se passer autrement pour un si gros investissement.
    Je comprends aussi que les terres occupées par la ferme solaire étaient communales. Un reste des vacants d’autes còps ?

    Quant aux reboisements compensateurs, critiqués brièvement aussi par le texte des Amis de la terre (« Détournement de l’esprit de la loi sur la compensation forestière ») :
    ce que j’ai lu sur des panneaux d’affichage public de projets plus petits de fermes solaires irait dans ce sens : les parcelles reboisées en compensation étaient très distantes du lieu de la ferme solaire (une centaine de km : au nord du département du Lot-et-garonne, par exemple, pour une ferme solaire à Réaup) ; et surtout, il m’a semblé que ces parcelles reboisées en "compensation" étaient des parcelles naturelles qui se seraient reboisées toutes seules...
    Je ne sais pas ce qu’il en est précisément pour la ferme du Gabardan. Réécouter Serge Jourdan, je crois qu’il en parle.

  • Intéressant ,merci Tederic.
    Je ne trouve pas la réponse à toutes mes questions dans le texte des ATL (dont celui du nettoyage des sols en fin de cycle) mais leur conclusion me parait de bon sens (à la nuance près que ma lecture rapide ne m’a pas non plus permis de tout comprendre). Il faudrait aussi savoir ce que cette rente représentera dans le budget de la communauté du Gabardan ,qui loue en effet ses communaux (ou les communaux de ses communes membres) .Je ne vois pas non plus où va l’électricité produite ni par quels réseaux.
    Méfiance finalement vis à vis de l’aubaine alimentée en grande part par des tarifs publics dépendant de la bonne volonté des gouvernants et de leurs modes capricieuses ...

  •  L’intercommunalité à laquelle appartient Losse, et qui est, j’imagine, le premier partenaire de la ferme solaire du Gabardan, est maintenant la Communauté de communes des Landes d’Armagnac, qui regroupe les anciennes communautés du Gabardan et du Pays de Roquefort.
    Environ 10 000 habitants pour 1000 km² (10 habitants /km² : on est dans la forêt landaise !)
    http://www.landesdarmagnac.fr/

     Le courant fourni par la ferme du Gabardan va en souterrain à Barbotan où il rentre dans le réseau électrique général. Serge Jourdan l’explique dans son interview.

  • Ce sont des salariés "espagnols, sahraouis, boliviens, nicaraguayens, honduriens ou colombiens" qui installent le parc photovoltaïque, au bout de cette chaîne de sous-traitance :
    Corsica Sole (à quand Gasconha Sorelh ?-)) <- Eiffage (le géant !) <- Axial (société espagnole) <- Andex (société espagnole dont la défaillance a placé ces salariés dans la panade, ce qui a au moins servi à divulguer ce montage complexe)...

    Bref, les ouvriers de nos champs solaires ont des provenances aussi exotiques que ceux de nos champs "tout court" !
    Au total, pour un projet qu’on pourrait penser typique du circuit court, des concepteurs jusqu’aux ouvriers qui placent les panneaux, aucune compétence ne semble locale.
    Il n’est pas clair que les élus locaux aient joué d’autre rôle que de signer les autorisations.
    Le lieu-dit qui porte cette installation s’appelle "le Bearnés". Déjà des travailleurs venus d’ailleurs, mais c’était encore du triangle gascon !

    L’article de Sud-Ouest, bien documenté, nous apprend aussi que ce projet vertueux a fait appel au "financement participatif"...

    *Saint Quentin du Dropt est en Agenais guyennais, en marge de la Gascogne, mais peu importe : en coeur de Gascogne, ce serait pareil !
    Rente photovoltaïque, libre parcours dans l’espace landais...

  • 12 x 100 ha = 1200 ha (à peu près) répartis sur les communes d’Allons, Durance, Houeillès, Sauméjan, Boussès, Pompogne...

    Selon Raymond Girardi (1) (président de la "com’com" des Côteaux et Landes de Gascogne), qui promeut le projet :
     aucune forêt ne sera finalement abattue pour mettre des panneaux, qui n’occuperont que des terres agricoles jusque-là dévolues aux céréales ;
     en dessous des panneaux, il y aura de l’agrivoltaïsme (2) (maïs, élevage, framboises, cassis, fraises, asperges...)
    Projet photovoltaïque géant en Lot-et-Garonne

    Le maire d’Allons parlait encore de « forêt coupée », mais c’était six mois avant l’interview de Raymond Girardi par Sud-Ouest.
    Le maire d’Allons, en Lot-et-Garonne, se mobilise contre un projet d’implantation d’un parc photovoltaïque de plusieurs centaines d’hectares sur sa commune

    (1) J’ai déjà mentionné Raymond Girardi comme grand promoteur du "Center Parcs des Landes de Gascogne", accessoirement du MacDo de Casteljaloux, et aussi de la rurbanisation. SoumissionLes maires ruraux et le PLUI

    (2) D’après une première recherche "webesque", il me semble que l’agrivoltaïsme est encore très expérimental !

    A suivre / de seguir !

    • « Fin 2032, cette ligne aérienne doit relier le sud-ouest du Lot-et-Garonne au Sud-Gironde, pour les besoins d’une production solaire en plein essor dans le massif forestier »
      Sud-Ouest : Le projet d’une ligne très haute tension de 400 000 volts fait des étincelles dans la forêt des Landes de Gascogne

      Qu’en penser ?
      L’evolucion de las lanas de Gasconha

       Encore une coupure dans le paysage, mais puisqu’il faut des coupe-feux (R. Girardi prend cet argument, et dit - mollement - que « sous la ligne, on peut imaginer faire de l’agriculture »)... on pourrait aussi en profiter pour recréer des péguilheyres (parcours de troupeaux)...
      Et par rapport à une autoroute ou une LGV, la "coupure" est peut-être moins hermétique (si des caminòts peuvent la traverser).

       ça laisse penser que le photovoltaïque est efficace... et on sait que sa production est irrégulière... il faut bien transporter l’énergie en excès de la consommation locale dans les moments de forte production... on ne sait pas encore bien stocker l’électricité (mais la pile à hydrogène pourrait changer la donne)...

       « On veut du solaire à taille humaine, on ne veut pas devenir une poubelle énergétique » disent les opposants.
      Il est vrai que le massif landais, jugé demi-désert, court toujours ce risque de servir de poubelle, et de terrain vague où on se permet ce qu’on ne se permet pas ailleurs.
      Mais si on veut y vivre avec le même standard de consommation qu’ailleurs, il faut bien vendre quelque chose "ailleurs"... là, ce serait de l’électricité...

  • Le projet photovoltaïque de Saucats (1000 hectares), dans les landes de Bordeaux, prévoit aussi de faire de l’agrivoltaïsme, mais sur 10 à 25 hectares seulement, ce qui confirme peut-être son caractère expérimental.
    Selon Hervé Georges, maraîcher à Salles* membre de la Confédération paysanne, « l’agrivoltaïsme n’est pas une solution d’avenir » :

    « Des essais de culture maraîchère ont été réalisés dans les Landes. Les travailleurs se plaignent du grésillement permanent. Le bruit est insupportable. Malgré la mise en disposition gratuite des terres, certains sont partis. »

    et aussi :

    « Dans le projet de Saucats, on a oublié la qualité agronomique du sol. Ce n’est pas ici qu’on peut faire du maraîchage de qualité pour les cantines scolaires. Il n’y aura que de la culture hors sol »

    Cette objection doit valoir aussi du côté d’Allons...
    Mais la culture hors sol est déjà largement entrée dans les pratiques agricoles, par exemple pour les fraises...

    *Salles est aussi situé dans les landes de Bordeaux

    Parc solaire géant à Saucats : peut-on faire pousser des légumes sous des panneaux photovoltaïques  ?

  • Alors oui, il semble possible de faire une certaine agriculture sous les panneaux.
    Des études sont en cours
    Il ne faut pas perdre de vue qu’il peut aussi s’agir d’un argument visant à convaincre les plus réticents
    Car une fois installé qui ira fustiger l’agriculteur qui retirera plus de revenu de l’électricité vendue que de la production agricole issue du dessous les panneaux. Donc on prend le risque, que ces surfaces disparaissent de la production agricole

  • Il y a bien un souci.
    Sur le projet "Landes de Gascogne" :

    Question de Sud-Ouest : « Revenons aux panneaux. En dessous de ceux-ci, va se développer de l’agrivoltaïsme. Qui en est le promoteur ? »

    Raymond Girardi : « C’est l’opérateur. Il doit proposer un projet d’agrivoltaïsme et a l’obligation de faire une agriculture effective. Cela conditionne la délivrance du permis de construire. »

    Raymond Girardi explique par ailleurs que, grâce à l’engagement de faire de l’agrivoltaïque, les terres concernées sont censées ne pas sortir de leur destination agricole, ce qui facilite les formalités administratives...

    Si je comprends bien, les opérateurs auront un double métier : les panneaux, et l’agriculture sous les panneaux. Je crois modérément à de l’agriculture faite par ces (gros) opérateurs (Reden Solar, Neoen, GLHD, Total Énergies, Valeco).
    J’aurais préféré que ce genre d’expériences démarre en plus petit, à l’initiative des paysans. En même temps, sur le sol landais, l’agriculture est déjà très industrielle...

    A surveiller !

  • Tout à fait, la surveillance me semble un minimum, si tant est que mettre en place des contraintes législatives pourrait être aussi une piste efficace.
    Tout comme il existe une limite dans l’utilisation de sol agricole à destination de la filière de production de bio gaz
    Donc, oui, il est nécessaire de surveiller de près la pérennité de la production agricole sous "parapluie photovoltaïque"

  • L’agrivoltaisme me parait une solution minimale si on veut éviter que se propage une pure et simple mentalité de rente chez les propriétaires de terrains agricoles, comme je l’évoquais il y a quelques années sur un autre fil. Le rôle des SAFERs devrait être crucial bien qu’on s’interroge sur leur inertie en certains cas.

  • Il n’y a pas d’inertie de la part des SAFER, elles agissent dans un cadre réglementaire très strict (peut-être trop).
    Il faut savoir que les représentants de la profession agricole sont plus ou moins favorables a cette approche de photovoltaïsme, sous prétexte (défendable) de ne pas priver les agriculteurs d’un revenu complémentaire.

  • Pour ce qui est du projet "Landes de Gascogne*", c’est assez compliqué :

    « L’agriculteur dispose ici d’un foncier mis à disposition gracieuse pendant trente à quarante ans et non d’un bail à fermage, ce qui est évidemment plus avantageux. Mieux : les opérateurs qui ont l’obligation de développer cette agriculture peuvent dans certains cas payer un forfait à l’hectare afin d’assurer l’existence de l’exploitation. »
    [Raymond Girardi, interrogé par Sud-Ouest]

    De quel agriculteur s’agit-il ? de celui qui loue ses terres à l’opérateur photovoltaïque, et qui en garderait donc une jouissance partielle, ou d’un autre qui viendrait spécialement pour faire de l’agrivoltaïque ?
    Et le "forfait à l’hectare" ressemble à une rente, certes supposée compléter le revenu agricole, mais...

    * Je ne devrais peut-être pas le nommer ainsi, mais c’est la com-com "Côteaux et Landes de Gascogne", dont Raymond Girardi est président, qui est à l’oeuvre. Et localement, "Landes de Gascogne" tend à désigner le territoire de cette com-com en département 47, et à exclure... les Landes départementales !

  • La mise à disposition gracieuse doit être... gracieuse
    il ne peut y avoir échange de quoique ce soit pour compenser dieu sait quoi (risque de requalification en bail de fermage)
    cette mise à disposition est très précaire car elle peut s’arrêter chaque année (si tant est qu’elle est prévue sur plusieurs années)

  • Le raccordement électrique des "Landes de Gascogne"
    Gironde : le projet de ligne 400 000 volts dans la forêt des Landes de Gascogne fait déjà des étincelles

    Jean-Luc Gleyze, président du département de Gironde, cité par Sud-Ouest, donne entre autres cet argument pour s’opposer au projet :

    « Que je sache, il n’y a pas de grands projets photovoltaïques prévus en Sud-Gironde. Le tracé ne se justifie donc pas. Puisque nous sommes consultés en tant qu’élus, nous demandons l’élargissement du périmètre d’étude au sud du camp militaire du Poteau. »

    « Autrement dit, dans le département des Landes. » explique Sud-Ouest.

    Commentaire :
     On peut discuter - nous le faisons ci-dessus, et nous continuerons - d’un point de vue économique, écologique, paysager, identitaire, le choix de faire du massif landais un producteur et/ou exportateur d’électricité photovoltaïque.
     Si ce choix est fait, il faut bien une méga-ligne électrique pour exporter l’électricité, et si l’enterrement de cette ligne est impossible (trop coûteux ?), il faut bien une nouvelle méga-ligne aérienne, donc une nouvelle coupure dans le paysage.
     Une telle coupure est-elle aussi problématique que celle d’une autoroute ou d’une LGV ? les humains et les animaux ne sont a priori pas empêchés de passer...
     L’idée de faire d’une telle ligne, dans la forêt landaise, un coupe-feu et une voie de parcours ou de pacage de troupeaux est-elle absurde ?
     Ne vaut-il pas mieux tenter d’apprivoiser ce type d’infrastructure, de l’intégrer dans le milieu landais, que de le déporter en pays non landais ?
     Les limites départementales sont-elles pertinentes pour décider de ces infrastructures ? sur cette dernière question, je réponds plutôt non !


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