La Réole nouveau satellite bordelais Et la Gascogne dans tout ça ?

- Tederic Merger

Le train :

 il faut le RER !
 le TER ! (corrige quelqu’un, qui n’est pas au courant du projet de faire un RER autour de Bordeaux, sur le modèle du RER parisien)
 non, le RER ! (quelqu’un qui est au courant)
"y a pas assez de trains, mais y en a" (un responsable de l’urbanisme à la Réole)

La Réole est sur l’anneau gascon, dans un chapelet de petites villes garonnaises desservies par l’ancienne voie ferrée Bordeaux-Sète : Langon, Marmande, Tonneins... et même des plus petites où moins de trains s’arrêtent : Saint-Macaire, Sainte Bazeille...

Cette voie ferrée n’est pas sinistrée, au contraire, la desserte voyageurs tend à s’y améliorer au fil des années.
C’est surtout Langon qui, avant La Réole, peut être touché par cet effet RER, avec déjà une desserte de type omnibus pour laquelle Langon est terminus.
La Réole est un peu plus loin vers Marmande, et le temps de voyage Bordeaux-La Réole avoisine les 38 mn, dépassant les 33 mn annoncées par le slogan « 33 minutes pour changer de vie ».
Un peu long quand même pour un trajet quotidien domicile-travail, sauf si on habite et travaille près des gares de départ et d’arrivée...

L’accès à pied entre la gare et le vieux centre est praticable, avec cependant des trottoirs étroits et pentus (à la Réole, ça monte et ça descend !).
D’où l’idée de mettre des vélos électriques à la gare.

Un architecte, qui avant était à Uzeste, a choisi la Réole en partie à cause du train.

Ici on se dit bonjour !

Les bordelais entreprenants affluent :
L’un est venu à la Réole "parce que c’est beau" et veut redonner vie au Café de la Gare (encore le train !).
Un autre a créé des chambres d’hôtes.
Un autre, entrepreneur culturel (café associatif, afterwork...), décrit les étapes de son choix de la Réole :
 choc (les boutiques sont fermées, "tout le monde est parti")
 ici, y a tout à faire !
 finalement, ici, il y a le plaisir de vivre

Dans la rue, on se parle, on se dit bonjour.
"Ici les enfants disent bonjour", dit le proviseur du lycée de la Réole, lui-même néo-réolais (selon lui ce lycée, dans le vieux la Réole, est "un écrin" [1]).

Les néo-réolais, en plus, se sentent bien accueillis, et semblent s’épauler entre eux.

Un renouveau d’essence bordelaise plus que gasconne

http://www.aqui.fr/societes/la-reole-le-patrimoine-au-service-de-la-ville-de-demain,19087.html :
« Nous sommes presque un quartier de Bordeaux », s’amuse le Maire de La Réole. Cette proximité pourrait être, selon lui, bénéfique dans le développement aussi bien pour sa commune que pour Bordeaux : « [...] Bordeaux a besoin de respiration. Il faut s’appuyer sur les villes d’équilibre, comme nous, qui sont proches, et qui permettent de désengorger la métropole ».

Un satellite de Bordeaux est en gestation, dont les atouts sont le cadre de vie et la convivialité.
Aïe, je vais bientôt écrire comme une plaquette publicitaire...
A propos de publicité :
Dans le film "33 minutes pour changer de vie", la voix supposée enjôleuse et sous-titrée en anglais, qui finit par dire "je suis La Réole" après avoir vanté ses charmes ("sportive, joyeuse, envoutante / sportly, playful, captivating" etc.), n’a vraiment pas l’accent gascon.
A la Réole, on (enfin, les autorités) ne joue pas du tout la carte gasconne.
Le film parle culture(s) : « un mélange de cultures venues du monde entier »
Peut-être aussi qu’avec ce label "Ville d’art et d’histoire" qu’a reçu La Réole, on pense tenir mieux qu’une convivialité gasconne paysanne et centrée sur les plaisirs de la table...

Pourtant, le marché du samedi / lou marcat dou dishatte...

Qu’i souÿ anat, ad aqueth marcat !
Là oui, on entend l’accent gascon - ou "guyenno-gascon" pour être juste !
Le film publicitaire en parle (du marché), et cadre un court moment les fraises qui y sont vendues (possible produit local). Mais il n’a pas capté le son.
Il y a même - normal dans un marché gascon ! - un étal avec un drapeau basque qui vend du gâteau basque et - sauf erreur - des cannelés (confirmation de la satellisation par Bordeaux !).
Un petit étal vendait, entre autres, du pastis landais (pastis bourít) d’Escource ("brioché" - je préfère ceux qui ne le sont pas, mais plus on monte vers le nord, plus ils semblent l’être !).
J’y ai aussi découvert "l’alise", spécialité de l’Entre-Deux-Mers.
Mon charcutier de Tonneins, Carlotti, vient vendre au marché de la Réole ; je n’ai pas vérifié s’il apportait du jambon de Tonneins, mais c’est un exemple de connexion de l’anneau gascon] !

Notes

[1encore une histoire de perle, comme dans le film publicitaire sur la Réole : « on dit de moi que je suis une perle rare, un joyau en train d’être révélé »

Grans de sau

  • C’est un peu hors sujet, mais l’alise (je connais et utilise plutôt le mot "lise" car il me semble que "alise" est le mot poitevin. Cela dit je crois bien que c’est plus ou moins le même gâteau) mérite qu’on s’intéresse à elle.

    D’abord parce que cette pâtisserie briochée un peu aplatie en forme de rectangle et parfumée à la fleur d’oranger est délicieuse (à mon goût) ! C’est le gâteau traditionnellement servi après la messe gasconne de St Ferme lors de l’Épiphanie (à laquelle je participe depuis 7 ou 8 ans), accompagné de la non moins traditionnelle marquise.

    Ensuite parce que c’est une spécialité qui a peu été diffusée hors du Haut Entre-deux-Mers (même pas en E2M bordelais) et de la vallée du Drot. Il en est de même pour les bire-tout-souls , les brégnets et le coc macarien (attestations livresques, j’ai dû inventer mes propres recettes ), le broc ou le plus récent réoulés, spécialité de La Réole.

    Enfin parce que ça me semble être un vestige tangible des migrations gavaches !!! Du vieux français alis "compact, azyme", c’était dans le nord et l’ouest de la France un pain non levé, et en Poitou on a ce qu’on appelle aussi plus précisément l’alise pacaude, qui est le gâteau brioché de Pâques, à la fleur d’oranger, équivalent à notre lise guyennaise. Or aucune attestation (pour l’instant en tout cas) entre les deux régions (Périgord, Angoumois), ce qui me fait penser à un apport gavache.

    Ce serait donc une pâtisserie historique à valoriser !!

    • Non, ce n’est pas hors sujet de parler de gastronomie locale réolaise !
      Ce n’est pas un hasard si j’ai parlé du marché et de quelques gourmandises qu’on peut y trouver : c’est la première chose que le terroir de Guyenne et Gascogne peut apporter à la nouvelle Réole !

      J’ai bien aimé l’alise (pourquoi "la lise" ?) qui m’a rappelé la coque (còca) qui concurrence par ici la galette des rois venue du nord.

  • Je découvre que la lise est mentionnée sur l’ALG dans la Petite Gavacherie (St Ferme, je crois) !


Un gran de sau ?

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