Le projet de RER girondin (ou bordelais ? ça revient presque au même...) a été évoqué ici au sujet de la ligne Langon-Saint-Mariens/Saint-Yzan, prévue pour 2028... RER jusqu’à Saint Yzan
D’un point de vue gascon, on peut voir dans cette dernière ligne l’ancrage d’un pays gabay à la métropole bordelaise, donc à l’espace gascon.
Ces lignes qui traversent Bordeaux (Libourne-Arcachon est déjà en service et montera en charge progressivement) attirent l’attention et excitent l’imagination : Bordeaux Saint Jean n’y est plus terminus... on parle de "diamétralisation" (en gascon, truversèra, traversèra / trubessère, trabessère ?) : des rayons de l’étoile bordelaise sont mis bout à bout.
20 minutes l’explique bien.
Un changement copernicien, une lubie pour singer Paris, un coup de com ?
Transcub, qui a souvent fait des critiques pertinentes des projets de la métropole bordelaise (l’ex CUB), ne croit pas à ces lignes traversantes :
Le « leurre » des lignes directes
« Deuxième point, la création de lignes directes entre les villes moyennes (Libourne-Arcachon ou Langon-Saint Mariens), sans changement de train à Bordeaux Saint Jean, est « l’un des leurres du projet ». Elle « ne changera rien, car il n’y a aucune demande pour ce type de voyages. Ces lignes seront sans effet », affirme Germain Suys, président de l’association Talence Médoquine. Lequel dit avoir constaté que les trains directs Libourne-Arcachon mis en place depuis janvier 2021 continuent à vide une fois passé la gare de Bordeaux Saint-Jean. »
Bordeaux : Trans’Cub dénonce « les leurres » du projet de RER métropolitain
Pourtant, et le maire de Libourne le dit à 20 minutes, une ligne avec deux trains par heure, de tôt le matin à tard le soir, qui permet d’aller sans changement de Libourne au campus de Talence ou à Arcachon, ça devrait marcher...
« La liaison sans changement à Bordeaux permet par ailleurs « de rapprocher Libourne de la plage, puisque vous pouvez aller à Arcachon directement, en 1h30. »
Mais tout ça sera long à mettre en place, à rentrer dans les habitudes.
Et nous avons déjà dit sur le canal Gasconha-ReGasPros qu’il fallait que l’urbanisme des villes reliées suive, avec densification autour des gares.
Sud-Ouest : l’exemple de Caroline, qui ne prend pas le train
« Sud Ouest » suit six Girondins dans leur trajet quotidien à travers les bouchons bordelais. Ils racontent leurs galères. Aujourd’hui, Caroline tente de rejoindre les Quinconces depuis Barsac avec un crochet par Villenave-d’Ornon pour déposer les enfants à l’école
Départ en voiture
7 h 25 - sur les petites routes du vignoble barsacais par les derrières de Cérons pour récupérer l’embranchement de l’autoroute A 62 à Illats
Il est 8 h 44, Caroline est à l’heure (aux Chartrons)
Donc, 1h20 de voyage. Sans la dépose des enfants à Villenave, ce serait 1 h ?
La métropole trop chère
La mère de famille travaille depuis plus de vingt ans dans un cabinet d’assurances installé aux Chartrons. Dans une première vie, elle a d’abord fait le trajet depuis le Médoc, puis Pessac. « J’ai toujours été habituée à faire de la route pour aller bosser, mais c’est de pire en pire. » Avec son compagnon, ils ont malgré tout décidé de s’éloigner pour acheter une grande maison dans laquelle accueillir leurs trois enfants en garde partagée.
Le bonheur est bien à Barsac. « On a un petit jardin, le marché juste devant la maison et on a vite découvert la solidarité des gens pendant les inondations l’hiver dernier. »
On comprend que Caroline habite le bourg de Barsac, ce qui, selon nous, est vertueux, et devrait lui permettre de prendre le train à la gare de Barsac.
D’ailleurs, son fils le prend pour aller au lycée à Bordeaux : « il file par le train de 6 h 42. Pas le choix, la gare de Barsac est très peu desservie. »
Difficile de trouver une alternative. « Je ne me vois pas partir à 6 heures du matin, poser la voiture à tel endroit, prendre le tramway, prendre la trottinette et refaire ça le soir dans l’autre sens. »
La mère de famille pointe le manque de train et le coût élevé des transports publics. « Ils devraient être gratuits pour ceux qui travaillent, je suis sûre que ça inciterait les gens à les utiliser. La voiture aussi ça devient trop cher, j’en suis à 70 euros d’essence par semaine. Alors on fait quoi ? On reste dans nos campagnes, on vit de l’assistanat ? »
Que cambiarà lo RER entà Carolina, "acrò de la veitura" ?
– Ni Carolina ni los mainatges ne son interessats a la diametralizacion de la linha : s’arrestan a Bordèu.
– Lo hilh de Carolina que poderé partir mei tard (mei de trens que s’arresteran a Barçac)
– E los dus mainatges qui van a Vilanava ?
– E la mair, Carolina ? accepterà lo tren, gràcias a l’augmentacion de la frequéncia ? De tota faiçon, que pareish dificile de devarar a mensh d’ua òra de viatge entà har Barçac-Quinconces.